Production, Bénin – Les premières estimations de la campagne agricole 2024-2025, en attendant que l’INStaD rende publics les résultats définitifs – qui tardent quelque peu cette année –, laissent entrevoir une progression notable de la production vivrière et industrielle au Bénin, selon les données récentes consultées par La Marina BJ.
À en croire ces statistiques compilées par la Direction des statistiques agricoles, la performance globale s’annonce meilleure que celle de la campagne précédente. La production vivrière enregistre une hausse de 5,9 %, passant de 12 152 186,9 tonnes à 12 869 324,2 tonnes, portée par une dynamique positive dans presque toutes les spéculations agricoles. Cette évolution est attribuée à « un ensemble de réformes structurelles mises en œuvre au cours des dernières années ».
Dans le détail, la production céréalière est passée de 2 737 481,2 tonnes en 2023-2024 à 2 905 684,7 tonnes en 2024-2025, soit une croissance de 6,1 %. Les racines et tubercules, pilier de l’alimentation locale, progressent également de 3,2 %. Mais c’est du côté des légumineuses que l’évolution est la plus spectaculaire : +31,1 %, atteignant 1 108 542,8 tonnes, contre 845 576,7 tonnes la campagne précédente.
Les cultures maraîchères enregistrent une hausse plus modérée (+4,9 %), tandis que la production d’ananas accuse une légère baisse de 0,4 %, passant de 477 427,8 tonnes à 475 742,2 tonnes.
Les cultures industrielles confirment leur reprise
Du côté des cultures industrielles, le coton reste, comme à l’accoutumée, le principal moteur. Sa production est estimée à 644 973,5 tonnes, en hausse de 7,5 % par rapport à la campagne 2023-2024. L’anacarde poursuit sa progression avec une augmentation de 2,6 %, atteignant 209 147,6 tonnes. L’huile de palme, bien qu’absente des chiffres prévisionnels détaillés, figure parmi les produits en croissance, selon notre source bien informée.
Cette embellie résulte de plusieurs leviers d’action : un encadrement renforcé des producteurs, une meilleure disponibilité des intrants agricoles et, surtout, la mise en œuvre des Programmes Nationaux de Développement des Filières à Haute Valeur Ajoutée (PNDF-HVA) pour l’ananas, l’anacarde et les produits maraîchers.
Des résultats encourageants
Ces progrès, s’ils se confirment définitivement, devraient renforcer la sécurité alimentaire, améliorer les revenus des producteurs et consolider la position du Bénin sur certains marchés d’exportation.
Pour la campagne agricole 2025-2026, lancée en avril dernier sous le thème : « Amélioration des productions végétales et animales dans le contexte des changements climatiques : quelle stratégie pour une gestion concertée des ressources naturelles ? », le ministre de l’Agriculture, Gaston Cossi Dossouhoui, a annoncé plusieurs mesures en faveur des producteurs.
Parmi celles-ci figurent, l’acquisition de 180 000 tonnes d’engrais NPK, 115 000 tonnes d’urée 46 %, et 55 000 tonnes de super phosphate triple (SSP), à céder aux producteurs aux prix subventionnés de 17 000 FCFA, 15 000 FCFA, et 14 000 FCFA le sac de 50 kg respectivement ; l’introduction de variétés adaptées, accompagnée d’un suivi technique rapproché des producteurs ; le développement des chaînes de valeur des racines et tubercules pour améliorer la production, la transformation, la commercialisation et favoriser l’implication du secteur privé dans les filières manioc, patate douce et igname ; la valorisation efficiente et durable des périmètres aménagés par un meilleur accès aux intrants et services de qualité, en vue d’une amélioration durable de la productivité et de la compétitivité des filières agricoles.