Économie maritime, La Marina BJ – Selon les données de la Direction générale du Port autonome de Cotonou (PAC), l’activité portuaire a retrouvé, au deuxième trimestre 2025, des niveaux comparables, voire supérieurs, à ceux enregistrés avant la fermeture de la frontière nigérienne. Sur l’ensemble du premier semestre 2025, 404 navires commerciaux ont accosté à Cotonou, contre 338 sur la même période en 2024, soit une progression de près de 20 %.
Au-delà des statistiques, c’est une véritable reconquête qui se joue sur les quais béninois. Un signal fort, à la fois pour l’économie nationale et pour la compétitivité du port face à ses rivaux du Golfe de Guinée.
Un deuxième trimestre porteur d’élan
Entre avril et juin 2025, 210 navires ont accosté à Cotonou, contre 194 au premier trimestre. Cette hausse de 8,2 % en trois mois illustre la dynamique enclenchée depuis le début de l’année. En glissement annuel, la progression est encore plus marquée : +17,3 % par rapport au deuxième trimestre 2024, période où seulement 179 navires avaient été enregistrés.
Derrière cette croissance du trafic maritime se profile un faisceau de facteurs : la reprise des échanges régionaux malgré la fermeture de la frontière nigérienne, la compétitivité accrue des services portuaires et la diversification des flux, notamment agricoles et industriels.
L’impact sur les volumes de marchandises
L’augmentation du nombre de navires s’est traduite par un bond spectaculaire des tonnages. Le port a manipulé 6,67 millions de tonnes de marchandises au premier semestre 2025, contre 4,09 millions un an plus tôt, soit une hausse d’environ 63 %.
Les importations, estimées à 4,09 millions de tonnes, affichent une progression de 46 % par rapport au premier semestre 2024, confirmant le rôle de Cotonou comme porte d’entrée majeure des biens de consommation et des intrants industriels pour la sous-région. Mais c’est surtout l’essor des exportations qui retient l’attention : 2,15 millions de tonnes, soit plus du double des volumes de l’an dernier (1,07 million). Cette performance s’explique par la campagne agricole 2024/2025 et par la montée en puissance de la zone économique spéciale de Glo-Djigbé.
Le transbordement (204 928 tonnes) et les opérations de tare (211 319 tonnes) participent également à cette dynamique, avec des hausses respectives de 6,7 % et 52 % sur un an, confirmant que la croissance est diffuse sur l’ensemble des segments.
Des performances qui repositionnent le port sur l’échiquier régional
Le franchissement de la barre des 400 navires en six mois revêt une portée symbolique dans le contexte concurrentiel du Golfe de Guinée, où Lomé et Tema absorbent une part importante du trafic. Il traduit non seulement l’amélioration des capacités opérationnelles du Port autonome de Cotonou, mais aussi la confiance renouvelée des chargeurs internationaux malgré la fermeture des frontières avec le Niger.
En attirant davantage de navires, le port béninois consolide son rôle de hub logistique régional et renforce la résilience économique du pays. Pour les autorités portuaires, ce rebond n’est pas une fin en soi, mais une étape. Comme le souligne notre spécialiste à la rédaction « il s’agit désormais de maintenir la cadence, en misant sur la modernisation des infrastructures, la fluidité des formalités et l’intégration aux chaînes logistiques continentales. »
