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Port de pêche artisanal de Cotonou : l’aval juridique pour libérer le financement néerlandais

Diplomatie & Infrastructures, La Marina BJ
Après la signature médiatisée de l’accord de financement avec le Royaume des Pays-Bas, le 22 février 2024, la modernisation du port de pêche artisanal de Cotonou a connu un épisode moins visible mais tout aussi décisif. Selon nos informations, après un avis de non-objection sur la procédure de sélection des entreprises chargées des travaux, le bailleur Invest International a conditionné son appui à une clarification juridique, contraignant la direction portuaire à se tourner vers l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP).

Dans une correspondance adressée au Port autonome de Cotonou (PAC), Invest International a donné son avis de non-objection pour un marché de gré à gré attribué aux entreprises Besix (volet terrestre) et Van Oord (volet maritime) deux majors de l’ingénierie portuaire retenus pour l’exécution des travaux de modernisation du port de pêche artisanal de Cotonou. Mais cette autorisation était conditionnée à la réception d’un document officiel confirmant que le gré à gré est bel et bien légal au Bénin et encadré par le Code des marchés publics de 2020.

C’est dans ce contexte que le directeur général du PAC a saisi, le 12 septembre 2025, l’Autorité de régulation des marchés publics afin d’obtenir une confirmation formelle à transmettre au bailleur, représenté par Mme Chloé Grison, Investment Manager au sein d’Invest International.

La légalité du gré à gré confirmée

Dans son avis rendu le vendredi 26 septembre, l’ARMP rappelle que l’entente directe est bel et bien prévue par les articles 34 et 35 de la loi n°2020-26 du 29 septembre 2020 portant Code des marchés publics. Ce mode de passation, précise l’avis, peut être utilisé dans des cas limitativement énumérés, notamment pour des raisons techniques, d’urgence impérieuse ou lorsque le choix d’un prestataire déterminé s’impose.

L’institution régulatrice, présidée par Séraphin Agbahoungbata, souligne toutefois que cette procédure exceptionnelle demeure strictement encadrée : elle nécessite une autorisation préalable de la Direction nationale de contrôle des marchés publics (DNCMP), voire du Conseil des ministres en dernier ressort.

Un jalon décisif pour la suite du projet

Annoncé en partenariat avec le Royaume des Pays-Bas, via le fonds public Invest International, le projet de modernisation du port de pêche artisanal de Cotonou, implanté sur huit hectares à Xwlacodji, représente un investissement de 72 millions d’euros, dont la moitié financée sous forme de don par la partie néerlandaise.

Avec cette validation, le PAC peut désormais répondre favorablement aux exigences de son partenaire néerlandais et poursuivre sans entrave la contractualisation avec Besix et Van Oord. Ce jalon rassure l’ensemble des parties prenantes et permet d’accélérer la mise en œuvre d’un projet présenté comme une vitrine de la coopération bénino-néerlandaise et un levier de modernisation du secteur de la pêche artisanale.

Des retombées au-delà de l’infrastructure

Au-delà de l’ouvrage portuaire, l’initiative est appelée à transformer durablement la filière : meilleure conservation des produits, création de valeur locale grâce à la transformation, amélioration des conditions de travail pour les pêcheurs et les mareyeuses.

Reste désormais à veiller au respect du calendrier de 18 mois et aux engagements sociaux liés à la relocalisation des populations affectées, tels qu’annoncés lors du Conseil des ministres du 5 février 2025.

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