Politique, La Marina BJ – À Porto-Novo, l’ouverture de la session budgétaire de l’Assemblée nationale, ce 31 octobre 2025, a pris des allures de coup d’éclat politique. Alors que deux figures de la majorité présidentielle appellent à une nouvelle révision de la Constitution, six députés du principal parti d’opposition, Les Démocrates, ont claqué la porte de leur groupe parlementaire.
C’est sur autorisation du président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, que le secrétaire général du bureau du Parlement, le député Cakpo Mahugnon, a donné lecture d’une série de communications urgentes. La première portait sur une correspondance signée par les députés Aké Natondé, chef du groupe Union Progressiste le Renouveau (UPR), et Assan Seibou, président du groupe Bloc Républicain (BR). Tous deux, soutiens du président Patrice Talon, ont sollicité une nouvelle révision de la Loi fondamentale.
Six ans après la réforme constitutionnelle de 2019 et l’échec de la tentative de révision de 2024, cette initiative rouvre un dossier que beaucoup pensaient clos.Officiellement, la teneur de la proposition n’a pas encore été rendue publique. Mais le fait qu’elle émane des deux principaux groupes de la majorité laisse présager un débat institutionnel majeur au cours de la dernière session de la législature. Sur instruction de Louis Vlavonou, le dossier a été transmis à la Commission des lois, présidée par le député Orden Alladatin, pour examen.
L’opposition perd plusieurs figures
Quelques instants plus tard, une autre communication, tout aussi lourde de sens politique, a été lue. Le député Michel Sodjinou, déjà en froid avec sa formation depuis le retrait de sa fiche de parrainage – à l’origine de l’invalidation de la candidature du duo désigné par Les Démocrates pour la présidentielle – a officialisé sa démission du groupe parlementaire.
Il a été suivi par cinq autres élus : Constant Nahum, Denise Hounmènou, Chantale Adjovi, Léansou Do Régo et Joël Godonou. Tous siègeront désormais en qualité de députés non inscrits, conformément au règlement intérieur du Parlement. Ces départs fragilisent le principal groupe d’opposition, déjà éprouvé par des divergences internes à l’approche des élections générales de 2026.
L’Assemblée nationale, censée plancher sur le budget de l’État, pourrait bien devenir, dans les prochaines semaines, le théâtre d’une recomposition politique d’envergure.