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Bénin – Budget 2026 : l’exécutif consacre 739 milliards FCFA pour tenir ses engagements climatiques

Climat, La Marina BJ Face à la multiplication des chocs climatiques dans la sous-région , l’exécutif béninois renforce considérablement son effort financier en matière d’action climatique. Le Projet de Loi de Finances pour 2026 consacre 739,39 milliards de FCFA aux investissements liés au climat, soit une augmentation de plus de 21,44 % par rapport à 2025. Cette enveloppe représente désormais plus des deux tiers des investissements publics. Selon la Note d’analyse de l’intégration du climat dans le budget de l’État, cette progression traduit la volonté du gouvernement d’anticiper les risques climatiques et de protéger durablement l’économie nationale.

Classé parmi les pays à faibles émissions de gaz à effet de serre, le Bénin demeure pourtant extrêmement vulnérable face à l’aggravation des risques climatiques projetée pour 2030 et 2050, notamment les inondations récurrentes, les sécheresses prolongées, les vagues de chaleur, l’érosion côtière et la détérioration des écosystèmes. Huit secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’eau, la santé, le littoral et l’énergie figurent au premier rang des vulnérabilités identifiées. Dans ce contexte, la politique budgétaire béninoise s’aligne strictement sur les engagements nationaux tels que la PNGCC, le PNA et les CDN, ainsi que sur les accords internationaux, notamment la CCNUCC et l’Accord de Paris, afin de renforcer la résilience nationale tout en contribuant aux efforts globaux d’atténuation.

Une architecture budgétaire désormais “climato-sensible”

De la note consultée par La Marina BJ, l’intégration du climat dans le cycle budgétaire béninois repose sur une méthodologie structurée qui englobe le cadrage macroéconomique sensible au climat, le marquage des dépenses, l’intégration systématique dans les programmes sectoriels, la conditionnalité environnementale d’éligibilité des investissements publics et un suivi renforcé lors de l’exécution budgétaire.

En 2026, ce dispositif se consolide avec la systématisation des études d’impact environnemental pour les projets publics, l’intégration des risques climatiques dans la Déclaration des risques budgétaires, le renforcement du Fonds national de réponse aux catastrophes (FONCAT) et la montée en puissance du Fonds national pour l’environnement et le climat (FNEC) alimenté notamment par des écotaxes.

Trois ministères concentrent plus de 70 % des financements

La répartition des crédits climatiques révèle une forte concentration autour des secteurs les plus exposés aux impacts du dérèglement global. Le ministère du Cadre de Vie et des Transports (MCVT) reçoit 301,82 milliards de FCFA, soit 40,82 %, suivi du ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines (MEEM) avec 140,85 milliards (19,05 %) et du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP) avec 88,2 milliards (11,93 %). À eux trois, ces portefeuilles totalisent près de 72 % de l’enveloppe climat 2026. Leur champ d’intervention couvre la protection du littoral contre l’érosion, l’assainissement pluvial des grandes communes, l’adaptation urbaine, la gestion durable des forêts et de la biodiversité, ainsi que des actions structurantes en matière d’eau, d’énergie et de résilience agricole.

La structure des dépenses climatiques confirme un choix stratégique clair : l’adaptation mobilise l’essentiel des ressources, soit 613,09 milliards de FCFA en 2026 contre 126,30 milliards pour l’atténuation. Le Bénin, peu émetteur mais très exposé, concentre légitimement ses efforts sur la protection des populations et des infrastructures critiques. Cette priorité demeure constante sur le triennal 2026-2028, période durant laquelle les crédits climat passeront de 739,39 milliards en 2026 à 812,07 milliards en 2027 puis 860,56 milliards en 2028, traduisant un renforcement progressif mais continu de l’effort national en faveur de la résilience.

Mesures fiscales climatiques, l’autre levier d’action

Le PLF 2026 intègre également un ensemble de mesures fiscales destinées à soutenir la transition climatique. Elles comprennent l’exonération des véhicules neufs pour contribuer au renouvellement du parc automobile, l’exonération d’équipements au profit des PME, l’ajustement de la fiscalité favorable aux infrastructures énergétiques et écologiques, ainsi que le maintien de taxes alimentant le FNEC pour la lutte contre les pollutions. Ces dispositions visent à orienter les comportements économiques vers des pratiques moins polluantes, tout en soutenant les secteurs verts et en favorisant une transformation progressive du modèle productif national.

Les ambitions climatiques du Bénin s’inscrivent dans un contexte international marqué par l’émergence de nouveaux instruments de financement et le renforcement des engagements globaux lors des COP 28 et 29. Le pays prépare la création d’une plateforme nationale de financement climat destinée à mobiliser et coordonner les ressources publiques et privées. Cette dynamique s’ajoute à la perspective d’émettre des obligations vertes et crédits carbone dès 2024-2025, ainsi qu’à l’intensification des partenariats avec les institutions financières internationales. Elle offre au Bénin des opportunités accrues pour financer ses projets d’adaptation et d’atténuation les plus ambitieux.

En définitive, le Projet de loi de finances 2026 positionne le Bénin parmi les pays africains qui investissent le plus fortement dans l’action climatique. Bien au-delà des chiffres, ce mouvement traduit une transformation structurelle profonde : le climat n’est plus considéré comme un secteur parmi d’autres, mais comme un pilier transversal de la planification publique, appelé à modeler les investissements et les priorités nationales jusqu’en 2030.

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