Bourse, La Marina BJ — À la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières, le marché béninois a traversé la semaine 48 (S48) avec un visage presque fracturé. Sur cinq séances de cotation, un seul titre parvient à s’extraire du courant vendeur : BOA Bénin. Les deux autres, BIIC Bénin et la LNB, terminent dans le rouge, confirmant un repositionnement visible des flux sur une seule valeur, tandis que la liquidité — elle — n’a pas disparu.
Alors même qu’on n’assiste pas à une désertion, mais bien à un arbitrage assumé sur le compartiment béninois, la place régionale progresse par petites touches. Les indices montent, la capitalisation aussi, preuve que la faiblesse des titres béninois n’est pas un symptôme du marché, mais un cas particulier.
Du volume avec la LNB, mais pas de dynamique
Sur le plan des échanges, la Loterie Nationale du Bénin ne s’est pas effacée cette semaine. Le carnet est resté vivant, avec 23 603 titres transigés pour 88,52 millions FCFA — un niveau loin d’être anecdotique. Mais l’activité ne fait pas la tendance : au final, le cours recule de –2,31 %, glissant de 3 890 FCFA le vendredi 21 novembre à 3 800 FCFA le 28 novembre.
Les fondamentaux restent honorables (Rdt 7,25 % et PER 10,59), mais le marché ne suit pas. Selon notre spécialiste à la rédaction, la valeur inspire encore l’intérêt, mais pas l’engagement : « On achète, on vend, mais on n’accumule pas. »
Repli plus net pour BIIC Bénin
La pression baissière est plus prononcée du côté de BIIC Bénin, qui termine la S48 sur une correction de –3,85 %, pour se fixer à 5 000 FCFA. Les échanges ont été contenus, avec 7 725 titres négociés pour 38,31 millions FCFA.
D’après notre spécialiste à la rédaction, « rien qui traduise une panique, mais suffisamment pour inscrire la valeur dans une phase de prudence active. » Avec un PER de 9,52 et un rendement de 5,09 %, l’action n’a rien perdu de sa cohérence financière. Mais elle apparaît comme le titre le plus vulnérable aux arbitrages rapides, celui que l’on allège d’abord lorsqu’on resserre son exposition. « Ce n’est pas l’actif qu’on abandonne, c’est celui que l’on ajuste. », précise notre spécialiste.
BOA Bénin, l’unique gagnante
À contre-sens des deux autres valeurs nationales, BOA Bénin impose un tout autre récit. Malgré deux replis le lundi (–1,17 %) et le mercredi (–0,77 %), le titre gagne +2,82 % sur la semaine, clôturant à 5 295 FCFA, avec 17 282 titres échangés pour 89,21 millions FCFA, soit quasiment autant que la LNB à elle seule. Toutefois la différence saute aux yeux : c’est ici que les capitaux se positionnent.
Avec une variation annuelle de +43,69 %, un rendement de 8,84 % et un PER de 10,93, BOA ne suit pas le marché béninois — elle le tire. Dans un environnement hésitant, « c’est la valeur refuge du compartiment national », souligne notre spécialiste à la rédaction.
Un marché régional haussier, mais sélectif
En arrière-plan, la BRVM avance sans excès mais sans rupture, signe d’un marché solide même dans sa volatilité. Le Composite gagne +0,47 %, le BRVM 30 +0,30 %, le Prestige +0,26 %, la capitalisation en hausse équivalente de +0,47 %, confirmant que le mouvement est harmonieux, graduel, étiré sur la semaine.
La volatilité demeure pourtant un marqueur de cette fin novembre : Unilever CI touche +7,50 % deux fois d’affilée dans la semaine, FILTISAC CI +7,43 %, tandis que SICABLE CI (–7,40 %) ou SETAO CI (–7,39 %) rappellent que la correction peut être aussi brutale que la hausse.
En somme, la liquidité circulait lors de la dernière séance du mois de novembre. Elle ne se distribuait pas — mais, comme souvent en fin d’année, elle sélectionnait. Quid de décembre ?
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