Politique , Bénin – Face aux récentes modifications du code électoral béninois, Voix Citoyennes Unies (VCU) a lancé un appel pressant à l’Assemblée nationale. L’association, lors de ses camps inter-départementaux tenus en septembre et début octobre à Abomey-Calavi et Parakou, a évalué les modifications apportées en mars 2024 et tire la sonnette d’alarme.
Selon VCU, ces réformes compromettent la transparence et l’inclusivité des élections générales de 2026, et leur maintien pourrait mener à une grave crise politique. Promulgué en mars 2024, le code électoral modifié a suscité une onde de choc au sein de la société civile. VCU, après avoir scruté en détail les nouvelles dispositions, alerte sur plusieurs clauses jugées potentiellement explosives pour le processus électoral de 2026. L’une des principales préoccupations est l’exclusion possible de certaines catégories de citoyens du jeu électoral, ce qui risque de raviver des tensions sociales déjà latentes.
« La concertation de la Plate-forme électorale des Organisations de la Société Civile (OSC) a constaté, entre autres, que le nouveau code dévoile une volonté d’exclusion et porte un risque d’impasse », rappelle VCU dans son communiqué final. Cette évaluation sans appel met en lumière un malaise grandissant dans le pays à l’égard de ces réformes. VCU insiste sur la nécessité urgente de revoir le texte, avant que le pays ne sombre dans des conflits politiques et sociaux.
Un appel à la responsabilité des députés
Pour VCU, le moment est critique. L’association, consciente des enjeux, ne mâche pas ses mots et interpelle directement les députés. « Nous faisons un appel patriotique à tous les députés à l’Assemblée Nationale, afin qu’ils prennent l’initiative d’une relecture urgente du Code électoral dans le sens d’éviter à notre pays, soit une impasse juridico-politique ou des conflits aux conséquences imprévisibles », déclare le communiqué.
Cet appel ne se fait pas dans un vacuum. Plusieurs voix de la société civile se sont déjà levées pour exprimer des inquiétudes similaires. VCU n’hésite pas à souligner le rôle central de la conférence épiscopale du Bénin et du cadre de concertation des confessions religieuses dans ce débat. Ces acteurs, tout comme VCU, demandent une révision du code pour garantir un processus électoral à la fois pacifique et inclusif, véritable reflet des aspirations démocratiques du Bénin.
Prévenir le chaos avant 2026
Outre la question électorale, VCU met un point d’honneur à rappeler les conséquences humaines et sociales des réformes actuelles. Les camps qu’elle a organisés ont permis de sensibiliser ses membres aux risques de divisions sociales, particulièrement en périodes électorales. Grâce à des formations ciblées sur le plaidoyer, le lobbying, et la promotion du vivre-ensemble, VCU prépare ses membres à faire face à des défis sociopolitiques de taille à l’horizon 2026.
« Si, par notre complaisance ou par notre silence, nous laissons un incendie se déclencher, nous serons peu crédibles, à rechercher, après coup, la paix », prévient fermement VCU dans son communiqué. Cette mise en garde n’est pas sans rappeler les périodes de tension que le pays a déjà traversées. L’association s’engage donc à redoubler d’efforts, seule ou avec d’autres organisations, pour avertir les autorités des dangers que représente le maintien en l’état du code électoral.
À moins de deux ans des élections générales de 2026, VCU estime qu’il est encore possible de rectifier la trajectoire. Toutefois, l’association est claire : sans une action rapide des députés, le Bénin pourrait s’engager sur une voie de conflits aux répercussions incalculables. La révision du Code électoral devient ainsi non seulement une nécessité politique, mais un impératif pour la sauvegarde de la cohésion nationale.