Actions publiques, Bénin – À l’approche des élections générales de 2026, les inquiétudes s’intensifient au Bénin. Dans une déclaration conjointe, les confédérations syndicales CSA-Bénin, CGTB et UNSTB tirent la sonnette d’alarme sur les risques qu’engendre le maintien du cadre législatif actuel.
Qualifiant le code électoral modifié en mars 2024 de menace pour « la souveraineté du peuple dans l’expression de son libre choix », elles prédisent un scénario funeste proche du « Waxala » évoqué dans le document programmatique de développement, Bénin, perspectives 2025.
Un cadre législatif au banc des accusés
Depuis sa mise en œuvre, le code électoral actuellement en vigueur alimente, selon les trois confédérations et centrales syndicales, un débat passionné dans tous les milieux – des experts électoraux aux acteurs politiques, en passant par les institutions religieuses et la société civile. Tous s’accordent à dire que « le verdict funeste d’une aventure électorale avec l’actuel code électoral est, semble-t-il, inévitable ». Cette inquiétude est d’autant plus pressante que la législation actuelle semble restreindre la participation citoyenne et compromettre la stabilité démocratique du pays.
Pour les syndicats, les travailleurs et les populations seraient les premières victimes d’une éventuelle crise électorale. Ils dénoncent un cadre législatif susceptible de raviver « les vieux démons des violences électorales » et d’aggraver une situation socio-économique déjà préoccupante. Les signataires de la déclaration de position rappellent qu’avec une pauvreté atteignant plus de 40 % en milieu rural, selon l’INSTaD (2023), les réformes actuelles, loin de soulager les ménages, amplifient leurs difficultés. Le maintien de ce code électoral pourrait précipiter le pays dans une impasse, déclarent-ils.
Un appel à la sagesse et au dialogue inclusif
Face à ces défis, la CSA-Bénin, la CGTB et l’UNSTB lancent un appel solennel aux institutions républicaines pour qu’elles « puisent dans la sagesse républicaine » et ouvrent un dialogue inclusif. Elles exhortent le gouvernement du président Patrice Talon à « extirper toutes sources nuisibles à la paix, à la stabilité et à une démocratie digne du nom » en impliquant toutes les parties prenantes dans la réforme du code électoral.
Les syndicats rappellent que la paix est indispensable à l’édification d’une nation moderne et prospère et préviennent que l’histoire retiendra la responsabilité des acteurs politiques si le Bénin devait sombrer dans le chaos. Leur message est clair : pour garantir des élections festives en 2026, il est urgent d’agir maintenant en modifiant de façon inclusive le code électoral.