Économie , Ghana– Depuis plusieurs jours, des informations circulent dans les médias locaux laissant entendre que le gouvernement ghanéen serait en train de restructurer les dettes des entrepreneurs locaux. Face à ces rumeurs, le ministère des Finances a publié un communiqué officiel le lundi 9 septembre pour mettre fin à toute confusion.
Le ministère a catégoriquement démenti toute restructuration impliquant les entrepreneurs, précisant que cette option n’a jamais été envisagée, ni pendant, ni après la fin du programme de restructuration de la dette intérieure, qui s’est clôturé en octobre 2023. Que s’est-il passé ?
La restructuration de la dette intérieure : Une mauvaise interprétation
Le programme de restructuration de la dette intérieure, connu sous le nom de Domestic Debt Exchange Programme (DDEP), a été lancé en décembre 2022 pour réorganiser les obligations financières domestiques du Ghana. Ce programme visait spécifiquement les obligations détenues par la Banque centrale, les fonds de pension et les investisseurs individuels. Cependant, les entrepreneurs locaux n’ont jamais été concernés par ce programme.
Dans son communiqué, le ministère des Finances a expliqué que la confusion provient probablement d’une mauvaise interprétation d’une réponse donnée lors d’une conférence de presse économique tenue le 29 août 2024. Lors de cette session, une question a été posée sur la restructuration de la dette commerciale extérieure. Certaines sources médiatiques ont mal interprété cette réponse, suggérant à tort que les obligations financières envers les entrepreneurs locaux seraient restructurées.
Les créances des entrepreneurs locaux ne sont pas des obligations financières
Le communiqué du ministère a été clair, la restructuration de la dette ne concerne que les prêts et les obligations financières contractés par l’État. En revanche, les créances des entrepreneurs locaux, qui sont des réclamations de paiement pour services rendus, ne relèvent pas de ce cadre. Elles ne sont donc pas éligibles à une quelconque restructuration.
En outre, le ministère des Finances a réaffirmé qu’il n’a jamais engagé ni invité d’entrepreneurs à des discussions sur la restructuration de leurs créances. Selon notre source locale à Accra, cette déclaration a également été confirmée par des représentants du secteur privé, qui ont indiqué ne pas avoir été approchés pour de telles négociations.
Avancées dans la gestion de la dette extérieure
Si les entrepreneurs locaux ne sont pas concernés par ces réformes, le ministère a tout de même mis en avant des avancées significatives dans la gestion de la dette extérieure. Selon le communiqué le gouvernement ghanéen a récemment signé un protocole d’accord avec le comité des créanciers officiels dans le cadre du G20. De plus, le gouvernement est en pleine négociation avec ses créanciers commerciaux internationaux, espérant aboutir à des conditions plus favorables dans les semaines à venir.
Ce démenti intervient à un moment crucial où la transparence et la clarté sont indispensables pour maintenir la confiance des investisseurs et des partenaires économiques. Le ministère a souligné l’importance de ne pas prêter attention aux fausses informations qui pourraient nuire à la stabilité financière du pays. En garantissant que les entrepreneurs locaux ne seront pas impactés par les discussions autour de la dette, le gouvernement ghanéen réaffirme son engagement à protéger les acteurs économiques tout en poursuivant ses réformes structurelles.
Alors, le Ghana restructure-t-il réellement la dette des entrepreneurs locaux ? La réponse, selon le ministère des Finances, est un non catégorique. Les entrepreneurs locaux ne sont pas concernés par les réformes de la dette, qui se concentrent exclusivement sur les obligations financières du gouvernement.