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Au ministère des Affaires étrangères, un espoir de renouveau qui vire au cauchemar, selon l’UNADIB

D5-Presidence benin

Gouvernance, BéninL’espoir d’un renouveau semble s’éloigner pour les agents du ministère des Affaires étrangères, un an après l’arrivée de l’actuelle équipe dirigée par le ministre Olushegun Adjadi Bakari. Ce qui avait été salué comme une chance de rétablir la justice sociale et de relancer une administration en crise est devenu, selon l’Union nationale des diplomates du Bénin (UNADIB), un « cauchemar » pour le personnel.

Dans une note d’information marquant la première année du cabinet du ministre, l’UNADIB dénonce une série de décisions et de pratiques qui, loin d’apporter le changement espéré, auraient approfondi les divisions et accentué le malaise général.

Une justice sociale promise, mais dévoyée

En juin 2023, l’arrivée du ministre Bakari avait suscité de grandes attentes parmi les agents, épuisés par « sept années de gestion chaotique » de son prédécesseur, période marquée par de lourdes carences organisationnelles et une détérioration des conditions de travail. Le personnel, appauvri et désillusionné, voyait alors en Olushegun Bakari « celui qui pouvait faire renaître l’espoir » et ramener l’équité au sein du ministère. Cette promesse s’est traduite par le lancement d’une « revue de compétences » destinée à évaluer et valoriser les compétences internes.

Mais selon l’UNADIB, les résultats de cette évaluation ont eu peu de retombées concrètes et sont restés un véritable « serpent de mer », sans application transparente ni amélioration visible pour les agents. Les espoirs de justice sociale se sont vite éteints, laissant place à la déception, alors que le rêve initial de réforme a fait place à un sentiment de trahison parmi le personnel.

Un décret controversé et des nominations perçues comme arbitraires

L’un des éléments dénoncés par le syndicat durant cette première année de gestion du ministre Olushegun Bakari est l’adoption du décret n°2023-508 du 11 octobre 2023, portant sur les attributions et le fonctionnement du ministère. Pour l’UNADIB, ce texte, loin de favoriser l’efficacité administrative, a plutôt instauré un climat de suspicion et de favoritisme. « Les nominations prononcées en violation des principes fondamentaux de l’administration » témoigneraient, d’après le syndicat, de pratiques de « clientélisme » et d’« affinités » ayant guidé des décisions cruciales, au détriment de l’intérêt général et des compétences.

Ce redéploiement diplomatique, jugé profondément clivant et polarisant, a accentué les frustrations, poussant nombre d’agents à remettre en question la direction actuelle. Le ministère, censé œuvrer au service de l’État et de la diplomatie, se trouve, selon le président de l’UNADIB, davantage pris dans des logiques internes de pouvoir, compromettant la mission même de l’institution.

En conclusion, le bureau exécutif de l’UNADIB, dirigé par Vincent Ferrer Abalo, appelle les autorités à prendre en compte la mesure des frustrations accumulées au sein du ministère et à renouer avec les principes de justice, d’équité et de transparence qui avaient initialement guidé l’espoir du personnel. Pour le président de l’UNADIB et les fonctionnaires qui l’accompagnent, l’heure est venue de « remettre le ministère au travail » dans un climat où chacun puisse se sentir reconnu et valorisé, loin des déceptions qui, aujourd’hui, ont pris le pas sur le rêve de renouveau.

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