Politique, Bénin – À la suite d’une audience tenue ce lundi 25 novembre 2024 avec le Cadre de Concertation des Partis Politiques (CCP), l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR) a publié un communiqué clarifiant sa position sur l’audit de la liste électorale. L’un des points centraux du texte est une opposition nette à la proposition de créer un Comité Politique d’Encadrement (CPE), avancée par ” certains partis d’opposition”. Le parti a souligné le caractère inopportun de cette initiative et insisté sur le respect du cadre légal établi.
Une prise de position ferme sur le cadre démocratique
Dans son communiqué, l’UPR reconnaît qu’il est « légitime voire salutaire » dans une démocratie que des partis d’opposition suscitent des débats sur les mécanismes électoraux. Cependant, le parti rappelle que cette démarche doit être cohérente avec la responsabilité politique de chaque acteur. En tant que parti de la majorité présidentielle, l’UPR considère inapproprié de s’associer à une initiative qui remet en cause un dispositif électoral qu’il a « politiquement défendu et activement recherché ».
L’UPR souligne également que l’expression « fichier électoral » utilisée par le CCP et Les Démocrates n’a plus de fondement juridique au Bénin. Depuis les réformes législatives, le processus repose sur une Liste Électorale Informatisée (LEI) produite à partir du Registre National géré par l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP).
Des critiques sur la méthode proposée
Le communiqué pointe également les limites de la démarche actuelle. L’UPR a jugé inopportune la proposition de création d’un Comité Politique d’Encadrement (CPE), avancée par certains partis d’opposition. Le parti estime que cette initiative empiète sur les missions techniques de l’ANIP, seule habilitée à établir et actualiser la LEI conformément aux lois électorales en vigueur.
En réponse à l’objectif d’amélioration de la fiabilité des listes électorales, l’UPR invite les partis d’opposition à cibler des étapes précises du processus, notamment l’extraction et la publication des listes provisoires (LEIP). Le parti insiste sur l’importance de s’appuyer sur un cadre légal strict afin d’éviter toute confusion ou ingérence inutile dans le système électoral.
Une ouverture mesurée dans le respect du cadre légal
Tout en restant critique, l’UPR a exprimé sa volonté de collaborer avec les différents acteurs impliqués dans le processus électoral. « Comme ce fut le cas à la veille des élections législatives de 2023, le parti reste disponible pour contribuer à l’extraction et à la mise à disposition d’une liste fiable », peut-on lire dans le communiqué.
Le parti a également rappelé que cette position s’inscrit dans la perspective d’élections « transparentes, crédibles et apaisées » en 2026. Une posture qui s’aligne avec les engagements récents du ministre de la Justice, Yvon Detchenou, au nom du gouvernement béninois, confirmant la promesse du président Patrice Talon, faite en novembre 2023 au parti d’opposition Les Démocrates, de procéder à un audit participatif de la Liste Électorale Informatisée.
En conclusion, à travers son communiqué, l’UPR clarifie sa posture : le respect des lois en vigueur et des responsabilités politiques de chaque acteur doit guider toute initiative relative au système électoral. Si le dialogue démocratique est encouragé, il ne peut se faire au détriment de la stabilité institutionnelle et des principes fondamentaux du cadre légal.