Opinion, Bénin – Dans un entretien exclusif accordé à Radio France Internationale (RFI), l’ancien président béninois Nicéphore Soglo a livré un plaidoyer en faveur des opposants politiques emprisonnés et des exilés. Une fois encore, il exhorte le chef de l’État, Patrice Talon, à prendre des mesures fortes dès 2025, alors que le Bénin s’apprête à entrer dans une année électorale cruciale.
Lors de cet échange avec le journaliste Christophe Boisbouvier, Nicéphore Soglo n’a pas mâché ses mots. Il a réaffirmé son engagement en faveur des libertés publiques, jugeant la situation actuelle du pays « irrespirable ». L’ancien président a insisté sur la nécessité de libérer « tous les prisonniers politiques » et de permettre le retour des exilés, dont son propre fils, Léhady.
Lors d’un tête-à-tête avec l’actuel président, SEM Patrice Talon, l’ancien chef de l’État lui aurait déclaré, « En 2025, tu dois libérer tous les prisonniers politiques : Reckya, le professeur Aïvo, tous ceux qui sont en prison. » Selon lui, cette décision est indispensable pour apaiser le climat politique à l’approche des élections générales de 2026.
Interrogé sur la réaction du président en exercice à ses interpellations, Nicéphore Soglo a admis ne pas obtenir de réponse claire. « ….. il ne me répond pas correctement », précise-t-il. Malgré ce silence, l’ancien président reste convaincu que la libération des détenus politiques et le retour des exilés sont des étapes incontournables pour garantir des élections générales apaisées et démocratiques.
L’échéance de 2026 et l’avenir politique de Patrice Talon
La question du respect de la Constitution par le président Patrice Talon a également été abordée. L’opinion publique s’interroge sur son départ effectif à la fin de son second mandat en 2026. Sur ce point, Nicéphore Soglo se montre catégorique en affirmant être « persuadé que s’il ne quitte pas le pouvoir, il aura choisi son destin. »
Alors que le compte à rebours avant la prochaine présidentielle est lancé, cette prise de position de l’ancien président souligne les tensions et les attentes autour de l’avenir politique du pays. Son intervention, à la suite de celle de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, remet sur la table le débat sur l’état des libertés publiques au Bénin. Reste à savoir si le président Patrice Talon répondra enfin à cet appel ou s’il maintiendra sa position.