Développement durable, Bénin – Entre préservation écologique, traditions ancestrales et ambitions de développement durable, le Bénin explore une nouvelle piste : valoriser la biodiversité de ses forêts sacrées. Selon nos informations, le ministre du Cadre de vie, des Transports et du Développement durable, José Tonato, a récemment donné son aval pour une étude de faisabilité destinée à poser les bases d’un projet inédit, dénommé Projet de conservation et de valorisation de la biodiversité du patrimoine forestier sacré du Bénin.
Longtemps perçues comme des espaces intouchables, ces forêts, érigées en lieux de culte et de protection spirituelle, sont aujourd’hui au centre d’un processus de réflexion stratégique. Le but est de renforcer leur conservation tout en les intégrant aux grandes dynamiques de gestion durable des ressources naturelles.
Une approche scientifique pour un patrimoine spirituel
Le projet, encore au stade préparatoire, ambitionne de dresser une typologie des forêts sacrées du pays, en évaluant leur niveau de conservation, les menaces qui pèsent sur elles, et les opportunités qu’elles offrent en matière de résilience écologique. Il s’agira également de capitaliser les acquis d’initiatives antérieures, notamment le PlFSAP, et d’en extraire les leçons utiles à l’élaboration d’un nouveau dispositif d’intervention.
Selon les informations recueillies auprès de sources bien informées, la coordination du Programme de pilotage de soutien aux services du ministère du Cadre de vie recherche actuellement un cabinet ou une firme spécialisée, justifiant d’une solide expérience dans les domaines de la conservation forestière ou environnementale, pour conduire cette étude. Parmi les missions assignées figurent une évaluation technique, économique, institutionnelle et socioculturelle du projet envisagé, assortie d’une analyse rigoureuse des risques et hypothèses de mise en œuvre.
Réconcilier tradition et développement
Au-delà du diagnostic environnemental, cette étude devra également proposer un plan d’action structuré, intégrant des indicateurs mesurables, un cadre logique, un budget estimatif et un calendrier opérationnel. L’élaboration d’un mécanisme de suivi-évaluation figure également parmi les livrables attendus.
Dans un contexte où les défis climatiques exacerbent les vulnérabilités des écosystèmes africains, ce projet, s’il voit le jour, pourrait redonner toute sa place à un patrimoine forestier béninois longtemps marginalisé dans les politiques publiques.En toile de fond, c’est une réconciliation subtile entre modernité institutionnelle et héritage culturel qui se dessine.
À titre de rappel, le Bénin abrite 2 900 forêts sacrées sur 18 400 ha, reconnues par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), pour leur valeur écologique et culturelle. Refuges d’espèces menacées comme le Colobe magistrat, elles sont classées Aires et territoires du patrimoine autochtone communautaire (APAC) depuis 2003 et constituent un modèle de gestion communautaire durable.
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