Votre portail vers l'information stratégique au Bénin, en Afrique et au-delà
Votre portail vers l'information stratégique au Bénin, en Afrique et au-delà

Affaire Akponna : le HCPC n’exclut pas une saisine de la CRIET

Gouvernance, BéninMalgré la lettre d’apaisement adressée par Paulin Akponna, ex-ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, dans laquelle il revient sur ses accusations de détournements, le Haut Commissariat à la Prévention de la Corruption (HCPC) a décidé de s’auto-saisir du dossier. Et si des irrégularités sont avérées, l’affaire pourrait connaître un prolongement judiciaire devant la CRIET. Pourquoi une telle rigueur du HCPC malgré le recul du désormais ex-ministre ?

Invité de l’émission 120 Minutes Actu Soir sur la chaîne Eden TV, Étienne Badou, chef du service Études, Formation, Suivi et Évaluation au HCPC, a levé l’équivoque : « La parole qui est lancée ne se ramasse plus. » Pour l’institution dirigée par Jacques Migan, même une rétractation publique ne saurait exonérer l’État de son devoir de redevabilité, dès lors que les accusations proviennent d’un membre du gouvernement. Une parole publique, surtout lorsqu’elle émane d’un ministre en fonction, engage la République et mérite d’être examinée avec rigueur.

Une mission encadrée et limitée dans le temps

C’est sur la base de la loi n°2020-09 du 23 avril 2020 que le HCPC a mis en place une commission spéciale de vérification composée d’experts pluridisciplinaires. Sa mission, selon l’invité : auditer l’ensemble des projets d’investissement réalisés entre 2016 et 2025 dans les secteurs de l’eau et de l’électricité, exclusivement dans la ville de Parakou.

La commission dispose d’un délai de quatre semaines, à compter du 1ᵉʳ juillet 2025, pour déposer son rapport. Son champ d’action couvrira la cartographie des projets, l’examen des procédures de passation de marchés, l’analyse des audits déjà réalisés et l’évaluation des dispositifs internes de prévention de la corruption au sein du ministère concerné. Selon Étienne Badou, les anciens ministres, les directions techniques, les sociétés prestataires et les agences impliquées seront tous susceptibles d’être entendus.

Vers une saisine de la CRIET ?

Comme l’a précisé l’invité de la journaliste Angèle Toboula, le HCPC « n’est pas une juridiction ». Son rôle est de vérifier, non de sanctionner. Toutefois, si les investigations confirment des faits de malversations ou d’irrégularités, le rapport sera transmis à la CRIET, juridiction compétente en matière de crimes économiques et de terrorisme.

Au-delà des poursuites judiciaires éventuelles, le HCPC prévoit également de formuler des recommandations pour renforcer la gouvernance du ministère mis en cause, voire d’étendre l’exercice à d’autres secteurs de l’administration publique.

Partager cet article
Lien partageable
Précédent

Éducation, énergie, infrastructures : la BIDC muscle ses engagements dans cinq pays

Suivant

Plan d’affaires, coaching, financement : le plan du PROMAC pour structurer les MPME

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lire article suivant