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Nadège Chouat : « Il n’y a pas de base militaire française au Bénin »

Coopération, France, BéninLes tensions diplomatiques entre Niamey et Cotonou n’ont cessé de s’envenimer ces derniers mois, alimentées notamment par les déclarations récurrentes du général Abdourahamane Tiani. Le chef de la junte nigérienne n’a cessé d’accuser le Bénin d’abriter une base militaire française sur son territoire, ce que le gouvernement béninois a toujours fermement nié, exigeant des preuves concrètes. Ce week-end, c’est l’ambassadrice de France au Bénin, Madame Nadège Chouat, qui a tenu à clarifier publiquement la position de son pays dans une interview exclusive accordée à BIP Radio.

« Il n’y a pas de base militaire française au Bénin. Je l’ai déjà dit, je le redis : là aussi, c’est un fake », a-t-elle tranché.

Des accusations sans fondement, selon Paris

Face aux insinuations de Niamey, l’ambassadrice Nadège Chouat s’est dite disposée à toute confrontation de preuves. « J’invite le général Tiani à venir me montrer ces bases. S’il y en a, je serai la première intéressée à les voir. Mais jusqu’ici, nous ne sommes que dans le discours », a-t-elle ironisé, soulignant le manque de fondement tangible des accusations.

La diplomate a rappelé que la politique de défense extérieure de la France a connu un virage stratégique depuis février 2023, date à laquelle le président Emmanuel Macron a décidé de rétrocéder l’ensemble des bases françaises situées dans plusieurs pays africains, notamment au Sénégal, au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Tchad. Cette dynamique de retrait, engagée dans un souci de respect de la souveraineté des États africains, rend d’autant plus incongrue l’idée d’installer une base militaire au Bénin.

« Alors qu’on se désengage partout ailleurs, pourquoi irait-on faire l’inverse au Bénin ? C’est totalement absurde », a-t-elle insisté.

Un partenariat militaire assumé mais encadré

Si la diplomate française réfute avec fermeté toute présence d’une base, elle ne nie pas pour autant l’existence d’une coopération militaire active entre la France et le Bénin. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, notamment dans la région septentrionale du pays, confrontée à la montée des attaques djihadistes.

Ce partenariat repose sur trois piliers principaux : la livraison d’équipements militaires, notamment des véhicules blindés fournis en 2023 et au début de 2024 ; la formation technique et opérationnelle, incluant des sessions de maintenance pour les mécaniciens béninois ainsi que des formations spécialisées dans le renseignement, souvent en partenariat avec l’Union européenne ; et enfin, le soutien aux institutions militaires béninoises, telles que le CPADD à Ouidah ou encore l’Académie de logistique en cours de développement, toutes deux à vocation régionale.

La France soutient également la formation d’une élite militaire béninoise, en finançant les études de jeunes officiers dans ses écoles d’excellence, dont des pilotes d’hélicoptères, un élément essentiel dans les opérations antiterroristes modernes. La diplomate a par ailleurs rappelé que la France n’est pas seule à accompagner le Bénin dans ses efforts de sécurisation : les États-Unis, la Belgique et l’Union européenne sont également engagés dans des programmes conjoints. Des drones, un avion de reconnaissance et des formations pointues viennent compléter cet appui collectif à la défense nationale béninoise.

Pour Cotonou comme pour Paris, la priorité reste donc la lutte coordonnée contre le terrorisme, et non la création d’une base militaire fictive.

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