Énergie, Benin–En 2026, le Bénin entend franchir un nouveau seuil dans sa stratégie énergétique, avec le déploiement jusqu’à 125 mégawatts-crête (MWc) de capacités solaires photovoltaïques supplémentaires. Une ambition affichée dans le récent document de cadrage budgétaire présenté à l’Assemblée nationale, qui positionne le solaire comme un levier central de diversification énergétique et de souveraineté nationale.
Le signal avait été donné dès le 12 novembre 2024, à Pobè. Ce jour-là, en présence de l’ancien ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Samou Séidou Adambi, furent lancés les travaux de la centrale solaire photovoltaïque FORSUN, d’une capacité de 25 MWc, afin de porter la capacité de production du site d’Illoulofin à 75 MW. Ce projet, salué comme un jalon dans la transition énergétique nationale, apparaît aujourd’hui comme le prélude à une montée en puissance.
Pour 2026, l’exécutif mise sur une capacité cinq fois supérieure, avec la poursuite de la construction de centrales solaires totalisant 125 MWc, comme indiqué dans le document de programmation budgétaire consulté par La Marina BJ. Une orientation qui vise à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à renforcer la couverture électrique, notamment dans les zones rurales insuffisamment desservies.
Souveraineté énergétique et équité territoriale
L’enjeu est double : garantir une énergie propre et durable à moyen terme, tout en accompagnant la montée des besoins domestiques. La poursuite de l’électrification de nouvelles localités par raccordement au réseau figure également parmi les priorités reconduites. Aux centrales thermiques bicombustibles (240 MW), annoncées pour être amorcées en 2025, s’ajoute désormais une stratégie d’intégration solaire destinée à sécuriser le mix énergétique du pays.
Sur le plan social, l’élargissement de l’accès à l’électricité est présenté comme un facteur clé du développement territorial. L’ambition gouvernementale pour l’année prochaine : une couverture plus équitable et une réduction de la fracture énergétique grâce à l’électrification de nouvelles localités.
De l’eau dans sept villes
Dans la continuité des engagements antérieurs, le projet de budget 2026 entend accorder une attention particulière à l’eau potable. Il est prévu de renforcer les systèmes d’alimentation dans sept villes non encore couvertes, ainsi que dans soixante localités partiellement desservies par la SONEB. Cette mesure, couplée à une meilleure gouvernance des ressources hydriques, vise à accélérer l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) liés à l’eau et à l’assainissement.
Toujours selon les priorités inscrites pour le secteur, le gouvernement prévoit également de poursuivre, l’année prochaine, la valorisation des ressources pétrolières et minières, avec un accent mis sur la promotion des bassins sédimentaires afin d’attirer de nouveaux investisseurs. Une manière d’accroître la souveraineté énergétique du pays tout en dynamisant les filières extractives, dans une logique de partenariat public-privé.
Avec ses 125 MWc de solaire annoncés, le Bénin cherche à faire de l’année 2026 un tournant énergétique. Une transition maîtrisée, guidée par une volonté d’autonomie, d’équité et de croissance verte. Un pari structurant, à quelques mois de la fin du second mandat du chef de l’État, Patrice Talon.