Transhumance,Benin– Selon nos informations, deux communes du nord Bénin viennent de bénéficier d’un appui financier de 279 millions de francs CFA. Ce financement, alloué dans le cadre du projet COSO (Cohésion Sociale au Sahel), vise à reconfigurer durablement les infrastructures pastorales et à renforcer la paix entre agriculteurs et éleveurs dans des zones où les tensions sont récurrentes.
Un peu plus d’un tiers de l’enveloppe, soit 92 millions FCFA, est destiné à la mairie de Pehunco, tandis que celle Malanville se voit attribuer 187,3 millions FCFA, un montant qui reflète l’ampleur des défis à relever dans cette commune frontalière.
Pehunco : structurer pour pacifier
À Pehunco, il s’agit d’offrir aux communautés locales des instruments concrets pour une meilleure organisation des espaces pastoraux. Selon les informations recueillies auprès de notre source bien informée, il est prévu de matérialiser et baliser les couloirs de transhumance, ainsi que d’installer des panneaux d’information dans des localités stratégiques telles que Gonri-Poussaka, Nimgoussourou-Gambinou, Sinaou, Ankouamon et Wakarou.
Ces actions, bien plus que de simples aménagements, constituent des leviers de gouvernance locale. Elles permettront d’instaurer un cadre de coexistence pacifique entre éleveurs et agriculteurs, tout en favorisant une gestion concertée de l’espace rural.
Malanville, un projet pilote à fort impact régional
Dans la ville de Malanville, le projet se déploie à grande échelle avec une ambition quasi expérimentale. Il prévoit la sécurisation d’une aire de pâturage de 50 hectares, la délimitation rigoureuse de plusieurs dizaines de kilomètres de couloirs pastoraux, et des actions complémentaires telles que le surcreusement d’une mare ou la plantation de centaines d’arbres(400).
Parmi les axes concernés, on note Sakawan Zénon-Soumbégorou au Parc de vaccination de Doumoulé (19 km) ; Gouré Guéné-Habou-Kali à Banitè Fèrèkiré (12 km); Mokollé Village – Mokollé – Lonko à Zanroua (30 km); Aladji Dogari Gah – Boiffo au Forêt classée (22 km); Aladji Soumanou Gah Boiffo à la Zone Tampon (7 km); Balédjo Gah – Torozougou à la Zone Tampon (10 km). Cette cartographie révèle une volonté d’intégrer spatialement les ressources pastorales, en tenant compte des besoins de mobilité des éleveurs tout en prévenant les conflits d’usage.
Au-delà de la dimension technique, ce financement accordé aux deux communes traduit une volonté politique forte à savoir réguler la mobilité pastorale, prévenir les affrontements et accompagner la transformation d’un espace rural sous pression. Dans un Bénin confronté à des tensions foncières croissantes entre agriculteurs et éleveurs, le Fonds COSO se positionne comme un instrument de paix, de développement et de cohésion sociale.
