Digitalisation, La Marina BJ – À partir du 4 août prochain, le port autonome de Cotonou entame un tournant décisif dans sa stratégie de modernisation. Un nouveau système intégré de gestion des opérations portuaires (SIGOP) y sera progressivement déployé, avec l’ambition d’améliorer la fluidité des échanges, la transparence des procédures et la compétitivité logistique du principal hub maritime béninois. Pour concrétiser ce chantier numérique, le port a confié les rênes du projet à un groupement mixte composé de l’indien Kale Logistics Solutions et de la société béninoise SLI Africa.
Ce tandem, résultat d’une contractualisation directe après l’échec d’un appel d’offres lancé en juin 2024, incarne une formule de coopération technologique Sud-Sud inédite à Cotonou. D’un côté, Kale Logistics, référence mondiale dans les solutions SaaS appliquées à la logistique, avec une présence dans plus de 40 pays et une expertise éprouvée dans l’automatisation des chaînes portuaires et aéroportuaires. De l’autre, SLI Africa, société fondée au Bénin en 2017, spécialisée dans les technologies M2M et IoT, qui s’est imposée comme un acteur clé de la transformation numérique dans l’espace ouest-africain.
Le groupement devra livrer une plateforme complète, interopérable, et conforme aux standards internationaux, en veillant à l’interconnexion du système avec les outils existants, notamment le logiciel d’identification automatique des navires (AIS), tout en assurant la maintenance de l’ensemble sur un an et le transfert de compétences aux équipes béninoises.
Fin d’« Accès Plus » et VTR21
Le SIGOP viendra remplacer les anciens systèmes « Accès Plus » et « VTR21 », aujourd’hui jugés limités. Le nouveau dispositif permettra une gestion unifiée des opérations portuaires, de l’accès des véhicules à la gestion des flux sur le parking Zongo, en passant par la digitalisation complète des démarches administratives et opérationnelles. Il s’agit d’un véritable jumeau numérique du port, pensé pour rationaliser les échanges et favoriser la transparence entre acteurs publics et privés.
Selon les informations recueillies par La Marina BJ, le financement du projet – à hauteur de 300 millions de francs CFA – est assuré sur fonds propres du port autonome de Cotonou, confirmant la volonté des autorités portuaires de ne plus différer les investissements technologiques structurants.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation des infrastructures stratégiques au Bénin. Elle devrait également servir de cas d’école pour d’autres ports secondaires du Golfe de Guinée, en quête de performances logistiques accrues dans un contexte de concurrence régionale croissante.
