Infrastructures portuaires – La Marina BJ – Dans une récente note d’information signée par son directeur général, Bart Johan Jozef Van Eenoo, le Port Autonome de Cotonou dévoile sa stratégie de modernisation. L’enjeu est d’accueillir, dès 2026, des navires de nouvelle génération et repositionner le Bénin dans la bataille logistique du Golfe de Guinée.
Selon la note adressée aux acteurs portuaires, à compter de la fin du premier semestre 2026, l’infrastructure sera en mesure d’accueillir des navires de 353 mètres de longueur hors tout, avec un tirant d’eau opérationnel de 14,50 mètres.
Pour y parvenir, un plan directeur est en cours de déploiement. Deux chantiers phares jalonnent ce processus. Tout d’abord la livraison, prévue en décembre 2025, du premier poste de 400 mètres au quai nord, actuellement en réhabilitation, et la démolition programmée de la traverse Est au deuxième trimestre 2026, étape indispensable pour optimiser l’exploitation des postes à quai. Cette montée en gamme vise à rapprocher Cotonou des standards de ports concurrents comme Lomé, Lagos ou Tema, déjà capables d’attirer les géants des mers qui dominent désormais le commerce maritime mondial.
Une ambition régionale assumée
Dans sa communication, l’autorité portuaire invite les armateurs et les lignes maritimes à intégrer dès maintenant ces évolutions dans leurs prévisions d’escales. Le Port de Cotonou se dit prêt à accompagner cette transition par des sessions techniques, des simulations d’exploitation et un appui stratégique.
Derrière cette annonce se dessine une stratégie de capter une part croissante des flux maritimes du Golfe de Guinée, une zone où la compétition portuaire est féroce. Alors que Lomé, malgré ses turbulences politiques internes, consolide sa position de hub régional de transbordement et que Lagos capitalise sur la taille de son marché domestique, Cotonou mise sur une combinaison de modernisation infrastructurelle et de facilitation du commerce pour se démarquer.
Des performances qui soutiennent la stratégie
Cette ambition ne part pas de zéro. Au 31 mars 2025, l’activité du Port de Cotonou avait retrouvé son niveau de croissance d’avant la fermeture de la frontière Nigérienne. Les chiffres témoignent déjà d’une dynamique robuste : +22 % de navires commerciaux accostés en rythme annuel, un trafic global en hausse de 76,1 % sur un an, stimulé par la reprise du transit ; des importations en progression de 76,8 % et des exportations en envolée de 92 %, portées par une bonne campagne agricole et la montée en puissance de la zone industrielle de Glo-Djigbé ; enfin, un trafic de transbordement en hausse de 44 %.
Ces résultats confirment que le port béninois a retrouvé un rôle central dans les échanges régionaux. La modernisation annoncée apparaît ainsi comme la consolidation d’une dynamique déjà enclenchée.
