Exécution du budget, La Marina BJ – À mi-parcours de l’année 2025, le Bénin affiche une performance notable selon les données de la Direction Générale du Budget (DGB) publiées le 9 septembre 2025 : 1 192,1 milliards de F CFA de recettes budgétaires ont été collectés, soit 50,4 % des prévisions annuelles.
Cet exercice de compte rendu, imposé par la loi organique relative aux lois de finances, intervient cette année à la veille de l’adoption en Conseil des ministres du projet de budget de l’État, exercice 2026 (LMBJ du 10/09/2025).
Par rapport au premier semestre 2024, les recettes budgétaires progressent de 12,9 %, soit une augmentation de 136,1 milliards de F CFA. Selon le rapport de la DGB, « la performance enregistrée résulte de la combinaison des gains obtenus grâce à diverses réformes, qui se traduisent notamment par l’élargissement de l’assiette fiscale (avec l’extension de la taxation au commerce électronique), la simplification et la digitalisation des procédures à l’attention des contribuables, l’interopérabilité de certaines bases de données, le relèvement du niveau de management dans les administrations financières, etc. » Autant de leviers qui placent le Bénin parmi les États de l’UEMOA les plus avancés dans la modernisation de leur système fiscal.
Dépenses sociales et investissements : priorité maintenue
Cette dynamique des recettes budgétaires permet à l’État de poursuivre sa stratégie de dépenses ciblées au cours des six premiers mois. À fin juin, les dépenses sociales prioritaires atteignent 63,6 milliards de F CFA, soit 108,2 % des objectifs intermédiaires. Les dépenses en capital, quant à elles, mobilisent 467,1 milliards de F CFA (46,2 % des prévisions annuelles), concentrés sur les infrastructures, l’énergie, l’eau et la protection sociale. Ces choix traduisent une volonté politique de maintenir le cap du Programme d’actions du gouvernement tout en réduisant les poches d’inégalités.
Toujours selon le rapport de la DGB, le déficit global des opérations budgétaires ressort à 244,1 milliards de F CFA, contre 295,2 milliards à la même période en 2024. Cette réduction, couplée à une mobilisation de 814 milliards de financements extérieurs à mi-parcours, illustre la discipline budgétaire et la capacité de l’État à diversifier ses ressources. Avec un déficit maintenu sous la barre des 3 % du PIB, le Bénin s’inscrit dans les standards de convergence de l’UEMOA, renforçant ainsi sa crédibilité auprès des marchés financiers.
Au premier semestre 2025, le Bénin se distingue donc par une double performance. D’une part une collecte fiscale renforcée et d’autre part une gestion budgétaire équilibrée, alliant rigueur financière et ambitions sociales. La question reste désormais de savoir si, d’ici la fin de l’année, cette trajectoire pourra résister aux probables chocs externes et maintenir le pays sur le chemin de la consolidation.