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Éclairage public à Parakou : le projet COSO de 101 lampadaires solaires retiré à la municipalité

Éclairage public, La Marina BJ Initié comme un levier de modernisation urbaine, le projet d’installation de 101 lampadaires solaires à Parakou ne verra finalement pas le jour. Selon nos informations, l’appel d’offres destiné à exécuter ce chantier a été déclaré infructueux, avant qu’une mission d’évaluation n’oriente la réaffectation des 146,8 millions de FCFA prévus vers d’autres communes jugées plus prioritaires dans le cadre du programme Cohésion sociale des régions nord du Golfe de Guinée (COSO).

Inscrit dans le budget communal 2025 et financé sur ressources FADeC affectées COSO, le projet avait démarré sous de bons auspices. Lancé en avril 2025, l’appel d’offres national avait suscité l’intérêt de trente entreprises, dont neuf ont effectivement déposé une offre. À l’issue des travaux de la commission spécialisée, le marché fut attribué provisoirement à Leader Bénin Solution.

Mais la procédure a achoppé à l’étape cruciale du contrôle. La Direction Départementale du Contrôle des Marchés Publics du Borgou (DDCMP-B), chargée de valider la régularité du processus, a refusé d’entériner les résultats. Le motif est que l’attributaire provisoire n’avait pas fourni certains formulaires techniques obligatoires, relatifs notamment au vibreur et à la bétonnière conformément au dossier d’appel d’offres. Conséquence, l’appel d’offres a été déclaré infructueux, gelant de facto l’exécution du projet.

Une mission de contrôle aux conclusions décisives

Alors que la municipalité s’apprêtait à relancer la procédure, une mission d’évaluation du projet COSO s’est rendue à Parakou du 28 au 31 juillet 2025. Ses conclusions ont radicalement changé la donne. Le rapport a non seulement rappelé l’urgence de mettre en œuvre rapidement les projets COSO, mais surtout recommandé de réorienter les financements vers les zones rurales et périphériques, considérées comme les plus vulnérables.

Dans ces localités enclavées, le déficit d’éclairage public accentue l’insécurité, notamment en saison pluvieuse où la vie nocturne devient risquée. La mission a donc estimé qu’il était plus pertinent, dans l’esprit du programme COSO, de privilégier ces zones plutôt que de relancer le projet à Parakou.

L’ARMP invoque l’intérêt national

Le 11 août 2025, la Personne Responsable des Marchés Publics (PRMP) de Parakou a saisi l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) pour autoriser l’arrêt du processus. Après examen, le Conseil de Régulation a rendu, le 22 août, un avis favorable.

L’ARMP a jugé que la relocalisation du projet vers les périphéries relevait d’un impératif d’intérêt national, en application de l’article 80 du Code des marchés publics. Dans l’avis consulté par La Marina BJ, il est précisé que « la relocalisation du projet vers les périphéries, en conformité avec les orientations du gouvernement, relève de l’intérêt national ».

En clair, l’organe de régulation a validé la redistribution du projet vers d’autres communes, estimant que l’esprit du COSO est de renforcer la cohésion sociale en apportant des infrastructures aux populations les plus démunies.

Une perte symbolique pour la ville de Parakou

Pour la ville de Parakou, cette décision constitue une perte symbolique. Le conseil municipal voyait dans ce projet une opportunité de sécuriser davantage ses quartiers et d’améliorer le cadre de vie de ses habitants. L’arrêt du processus révèle toutefois la rigueur accrue dans la gestion des projets COSO et la volonté de l’exécutif d’en maximiser l’impact social.

Selon nos informations, le gouvernement prépare néanmoins un autre programme similaire d’éclairage public pour la cité des Kobourou. Celui-ci s’inscrirait sans doute dans la continuité de l’étude diagnostique actuellement prévue par la municipalité sur l’état du parc solaire de la ville. Mais pour l’heure, les habitants devront patienter, une fois encore, avant de voir leur ville illuminée par des lampadaires solaires financés sur ressources publiques.

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