Politique, La Marina BJ – Après des semaines d’hésitations qui laissaient planer le doute sur sa capacité à affronter la redoutable machine électorale du pouvoir, le parti d’opposition Les Démocrates (LD) a fini par enclencher sa mue.
Le 24 septembre 2025, à l’issue d’une réunion de sa coordination nationale, le parti de l’ancien président Boni Yayi a officialisé la mise en place d’un dispositif interne pour sélectionner ses candidats aux législatives, aux communales et surtout au scrutin présidentiel du 12 avril 2026.
Une organisation calibrée pour rassurer
Au cœur de la stratégie, deux comités ont été installés pour examiner les candidatures. La pièce maîtresse est la Commission nationale de candidature, organe de 15 membres qui reflète à la fois l’équilibre territorial et le poids des instances centrales : chaque département y délègue un représentant, complété par trois personnalités désignées par le président du parti, le secrétaire administratif et le secrétaire aux affaires électorales.
Les postulants devront se soumettre à une procédure rigoureuse : dépôt de dossier, vérification des critères d’éligibilité, puis entretiens centrés sur leur parcours, leurs propositions et leur capacité à mobiliser les ressources nécessaires. Une approche méthodique qui tranche avec l’image d’improvisation souvent accolée à l’opposition béninoise.
Monsia Christophe en chef d’orchestre
Pour piloter cette étape délicate, le choix s’est porté sur Monsia Christophe, vice-président du parti et coordonnateur de la 10ᵉ circonscription électorale. Il est épaulé par le député Habib Woroucoubou (1er vice-président) et Denise Hounmenou (2e vice-présidente). Ouassagari Chabi Sika Abdel Kamar et René Bagoudou assurent respectivement les fonctions de rapporteur et rapporteur adjoint.
La commission a une première mission qui est de proposer avant le 14 octobre 2025, date limite fixée par la CENA pour le dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle, le duo candidat LD. Un test grandeur nature pour un parti qui veut montrer qu’il a franchi le cap de l’amateurisme pour entrer dans une logique de gouvernance interne crédible.
Un signal attendu, un défi immense
Ce mouvement interne sonne comme un sursaut. Alors que le camp présidentiel a déjà adoubé le ministre d’État Romuald Wadagni, les Démocrates affichent la volonté de rivaliser par la discipline et la méthode. Le parti de Boni Yayi, fragilisé par les divisions (Lire LMBJ DU 19/09/2025) et les procès en inefficacité, tente ainsi de démontrer qu’il dispose désormais d’une véritable colonne vertébrale organisationnelle.
Mais le chemin reste semé d’embûches : garantir la cohésion interne, transformer les parrainages acquis en dynamique populaire, rassurer une base militante impatiente et affronter un adversaire solidement installé. En révélant bientôt son duo présidentiel, Les Démocrates joueront l’une de leurs cartes maîtresses. Le pays observera alors si l’opposition béninoise a gagné en maturité politique ou si elle reste condamnée à subir une élection que beaucoup jugent déjà verrouillée.
