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Gestion budgétaire 2025 : comment l’État béninois anticipe l’apurement des restes à payer

Finances publiques, La Marina BJ À l’approche de la clôture budgétaire 2025, le gouvernement béninois met l’accent sur la rigueur et l’anticipation. À travers l’état développé des restes à payer récemment publié par le ministère de l’Économie et des Finances, l’exécutif dévoile une stratégie de maîtrise et d’apurement progressif des engagements en instance, tout en consolidant la trajectoire de soutenabilité observée depuis 2024.

Derrière une trajectoire macroéconomique solide — 7,5 % de croissance, 1,2 % d’inflation et un déficit contenu à 2,9 % du PIB — le rapport révèle des disparités sectorielles ponctuelles, sans remettre en cause la tendance générale de maîtrise des comptes publics. Cette situation, loin de traduire un relâchement, s’inscrit dans la volonté du gouvernement de renforcer la transparence et la traçabilité des engagements financiers.

Selon le document technique arrêté au 30 septembre 2025, les restes à payer correspondent aux engagements financiers contractés par l’État mais non encore soldés. Ils traduisent, dans les faits, le décalage entre les autorisations d’engagement (AE) et les crédits de paiement (CP) effectivement consommés.

Si le gouvernement veille à limiter leur accumulation afin de préserver la soutenabilité budgétaire, le rapport souligne que certains ministères enregistrent encore des volumes significatifs d’engagements non liquidés. La note de présentation précise toutefois que la stratégie adoptée repose sur la liquidation prioritaire des projets en cours et la discipline dans l’ouverture de nouveaux engagements, garantissant ainsi un apurement progressif sans création d’arriérés.

Des portefeuilles ministériels sous suivi rapproché

Les données issues du Système intégré de gestion des finances publiques (SIGFP) offrent une image à double facette. En tête des portefeuilles les plus exposés figure le ministère du Cadre de vie et des Transports chargé du Développement durable (037), avec un stock de 75,4 milliards FCFA de restes à payer. Ces montants traduisent le poids des projets structurants d’infrastructures routières, de mobilité urbaine et d’assainissement environnemental inscrits au titre de l’année 2025.

Vient ensuite le ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines (038), avec 39,73 milliards FCFA d’engagements non soldés, reflet de l’ambition gouvernementale en matière d’électrification rurale, d’adduction d’eau potable et de modernisation du secteur minier. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique cumule 16,30 milliards FCFA, suivi du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (016) avec 12,79 milliards FCFA, et du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance (026) avec 12,04 milliards FCFA. Le ministère de la Santé présente 4,7 milliards FCFA en instance, tandis que le ministère des Enseignements maternel et primaire (022) cumule 4,1 milliards FCFA. Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique clôt ce tableau avec 4,08 milliards FCFA.

Fait notable : deux départements se distinguent par une exécution parfaite de leurs crédits à la période indiquée. Le ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle ainsi que le ministère du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale affichent zéro franc de reste à payer. Un signe encourageant de la montée en puissance d’une culture de performance budgétaire, soutenue par les réformes initiées depuis 2024.

Des retards techniques plus que budgétaires

Selon les explications accompagnant l’état développé, la persistance de certains restes à payer s’explique principalement par des décalages techniques de décaissement et par les délais procéduraux liés aux projets à financement mixte (État–bailleurs). Le document évoque également la lenteur dans la mobilisation des contreparties nationales et les délais inhérents à la passation de marchés, notamment dans les secteurs agricole et éducatif. « Les crédits de paiement prévus dans le budget 2026 couvrent ces engagements, réduisant ainsi le risque de formation d’arriérés », précise la note de synthèse. Autrement dit, l’État anticipe un apurement progressif sur l’exercice 2026, sans compromettre l’équilibre du portefeuille d’investissement public.

Pour 2026, la stratégie budgétaire demeure clairement orientée vers la soutenabilité et la performance. Le gouvernement entend consolider la trajectoire observée depuis 2024, marquée par la réduction du stock de restes à payer et une meilleure cohérence entre la programmation des crédits et la capacité réelle de liquidation. Reste que la qualité d’exécution demeure un enjeu central. Dans un contexte de croissance soutenue et de discipline budgétaire, la maîtrise des restes à payer constitue un indicateur clé de la crédibilité de la politique publique.

Ces départements sont ainsi appelés à traduire la rigueur affichée dans les chiffres par une exécution effective sur le terrain. Le gouvernement, pour sa part, reste déterminé à consolider cette dynamique de bonne gouvernance financière, gage de confiance auprès des partenaires techniques et financiers et pilier de la stabilité macroéconomique du Bénin.

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