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Aménagement industriel au Bénin : qui pilotera les nouveaux pôles d’agro-industrie ?

Industrialisation, La Marina BJÀ la suite du Conseil des ministres du 5 novembre 2025, la création des Pôles Économiques Régionaux d’industrie légère et d’agro-industrie (PER) a été officialisée puis encadrée par le décret n° 2025-684 du même jour. Ces pôles doivent permettre d’étendre l’industrialisation à l’intérieur du pays, de réduire les coûts logistiques, de rapprocher la transformation des bassins de production et de stimuler l’emploi dans les territoires. Mais au-delà de l’annonce et de l’ambition, que sait-on du dispositif de gouvernance chargé de piloter ce nouvel aménagement industriel ?

Les PER s’inscrivent dans la continuité de la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé, devenue un pôle majeur de transformation et d’exportation. Contrairement aux ZES, ces nouveaux espaces sont dédiés aux entreprises de taille intermédiaire ou aux acteurs industriels dont les modèles ne répondent pas aux exigences des complexes existants. L’objectif est de rapprocher l’industrie des exploitations agricoles, de réduire les coûts logistiques, de stimuler l’emploi en région et de favoriser une valorisation directe des matières premières. Cette approche traduit la volonté du gouvernement de décentraliser la croissance industrielle en soutenant un développement économique équilibré et territorialement inclusif. Restait à cerner le dispositif de gouvernance chargé de piloter ce nouvel aménagement industriel. En savoir plus.

Une gouvernance structurée en deux organes complémentaires

Le décret, consulté par La Marina, définit un mode de pilotage reposant sur deux entités principales.
Premièrement, l’Autorité d’Administration des Pôles Économiques Régionaux (AAPER). Structure centrale du dispositif, elle est placée sous la tutelle du ministère du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale. Dirigée par un Administrateur général nommé par décret en Conseil des ministres, l’AAPER cumule des missions stratégiques : veiller au respect de la législation, superviser ou mener les études de faisabilité technique, économique, environnementale et sociale, assurer le suivi administratif et technique des projets, et coordonner la connexion des PER aux infrastructures publiques nécessaires à leur fonctionnement.

Deuxièmement, l’Autorité de Régulation (AR), créée pour chaque pôle. Organe consultatif, elle veille au respect des droits et obligations de l’ensemble des parties prenantes — AAPER comme société gestionnaire. Elle émet avis et recommandations en cas de litige et peut alerter le gouvernement sur toute menace susceptible de compromettre les objectifs de développement du pôle. Sa composition est présentée comme un facteur d’équilibre : deux membres désignés par le gouvernement (dont le président), deux par la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin et les organisations patronales, deux par la société d’aménagement et de gestion (dont un pour le partenaire technique), et un représentant des collectivités locales accueillant le PER.

Un rôle central confié au secteur privé

Bien que l’AAPER soit l’organe administratif de pilotage, l’aménagement et la gestion courante des pôles ne seront pas assurés directement par l’État. Le décret stipule que ces missions seront confiées en priorité à une société de droit privé, créée conjointement par l’État béninois avec un partenaire technique. Cette société assurera la promotion des pôles, l’instruction des dossiers de demande d’agrément, mais aussi l’aménagement, l’organisation, la gestion et la maintenance des infrastructures communes.

L’accès aux avantages douaniers et fiscaux sera conditionné à l’obtention d’un agrément délivré par le Comité interministériel de promotion des investissements. Les modalités d’agrément seront fixées par arrêté conjoint des ministres en charge du Développement, des Finances et de l’Industrie. Les entreprises admises pourront bénéficier des dispositions du Code des investissements (loi n° 2020-02 du 20 mars 2020).

Ce mécanisme confirme l’orientation libérale assumée par le Bénin, fondée sur l’efficacité opérationnelle du secteur privé, sous supervision stratégique des autorités publiques. L’objectif final demeure de favoriser le développement d’unités de transformation de première, deuxième et troisième gamme afin de renforcer la compétitivité des exportations nationales.

Les prochaines étapes concerneront la sélection des sites, la nomination des responsables des organes institués et la conduite des différentes études de faisabilité. La réussite des PER dépendra de la mise en œuvre concrète du cadre défini et de la capacité à attirer des entreprises productives prêtes à s’implanter en région.

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