Politique, La Marina BJ – Membre fondateur du Bloc Républicain et ancien conseiller technique auprès du ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, Fadel Kabassi s’avance désormais autrement sur le devant de la scène politique. Le 29 novembre 2025, à Tchaourou, il a lancé Label Wadagni, un mouvement né pour soutenir la candidature du ministre d’État Romuald Wadagni à la présidentielle.
L’initiative intervient dans une période où la huitième circonscription électorale connaît un changement de génération politique. Les anciens repères vacillent, de nouveaux visages émergent. Dans ce climat mouvant, l’action portée par Fadel Kabassi questionne : s’agit-il d’un simple soutien électoral ou d’un véritable projet d’influence pour le prochain septennat ?
Une entrée en scène au cœur du fief de l’opposition
Le choix de la ville de Tchaourou n’a rien d’anodin. Réputée bastion de l’opposition au régime actuel et fief historique de l’ex-président Yayi Boni, aujourd’hui à la tête du principal parti d’opposition Les Démocrates, la commune devient, le temps d’un rassemblement, l’épicentre d’un mouvement qui se réclame réformateur. À travers Label Wadagni, Fadel Kabassi et son équipe revendiquent cinq piliers — Leadership, Audace, Bravoure, Expérience et Loyauté — autant de marqueurs identitaires inscrits dans le nom du mouvement.
Le lancement a réuni des représentants venus des autres villes de la huitième circonscription électorale, notamment Pèrèrè, N’Dali et Parakou, mais aussi d’autres circonscriptions électorales, à savoir Savè et Ouèssè — signe d’une première phase d’expansion au-delà du périmètre initial. L’objectif annoncé est d’étendre progressivement la présence du mouvement à l’ensemble du nord Bénin, puis à l’échelle nationale.
Au cours de sa prise de parole, Fadel Kabassi a réaffirmé son alignement avec la ligne politique du duo candidat Wadagni–Talata, misant sur la continuité des réformes engagées depuis 2016. Mais derrière le discours, une interrogation subsiste : quelle est la vraie portée du mouvement ? Selon nos informations, il s’agirait d’une dynamique plus profonde qu’un simple appui électoral.
Une feuille de route déjà construite
D’après des renseignements recueillis auprès de sources proches du mouvement, Label Wadagni repose sur trois axes prioritaires : redonner à Tchaourou une image institutionnelle plus apaisée, loin des tensions politiques observées ces dernières années ; rassembler les forces émergentes du Septentrion dans un contexte de renouvellement générationnel ; et établir un canal durable de collaboration avec le candidat président Romuald Wadagni, dans la perspective d’une participation à la gouvernance si ce dernier accède à la magistrature suprême. « Une ambition pensée pour durer » selon une source proche de l’exécutif du Label.
Sur le terrain, le plan d’action s’articule en trois étapes. À court terme, selon nos informations, l’objectif est d’atteindre 10 000 adhérents avant l’ouverture officielle de la campagne présidentielle, grâce à la mobilisation de la jeunesse et à l’organisation d’ateliers destinés à alimenter le programme du candidat. À moyen terme, Label Wadagni entend contribuer à la participation électorale et défendre les propositions issues des consultations citoyennes. À long terme, en cas de victoire du duo Wadagni–Talata, le mouvement ambitionne de prendre part à la mise en œuvre de l’action gouvernementale à travers des responsabilités exécutives et un mécanisme de suivi des recommandations de la base.
Non positionné pour les législatives, Label Wadagni pourrait-il devenir, pour Fadel Kabassi, le levier capable de transformer une émergence en véritable poids politique dans le prochain septennat ? Le mouvement s’installe, se consolide et va s’étendre. L’ossature existe, l’intention aussi ; reste maintenant à savoir si le terrain confirmera l’élan. Les prochains mois diront si la carte jouée depuis la ville de Tchaourou était la bonne.
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