Agriculture, Bénin – Porté par l’ATDA 7 et soutenu par le FIDA, un programme d’accompagnement intensif vise à moderniser durablement les pratiques agricoles dans le sud du pays. Une offensive ciblée sur le maraîchage, secteur stratégique mais encore sous-structuré.
Un programme structurant sur douze mois s’apprête à redéfinir les contours du maraîchage au Bénin. Portée par une ambition claire — rehausser le niveau de technicité des exploitants — l’initiative vise à renforcer leur maîtrise des opérations de production, avec pour finalité une hausse durable et efficiente de la productivité au sein des exploitations ciblées.
À la manœuvre, l’Agence Territoriale de Développement Agricole du Pôle 7 (ATDA 7), bras opérationnel du Projet d’Appui au Développement du Maraîchage (PADMAR), soutenue dans sa mission par le Programme Cadre des Interventions du FIDA en Milieu Rural (ProCaR). Le dispositif est appuyé financièrement par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), à hauteur de 396,18 millions de francs CFA.
Une montée en gamme ciblée
D’après les informations obtenues par La Marina BJ, le projet prévoit une série de formations techniques intensives, réparties en deux grands volets : l’amélioration des opérations de production maraîchère d’une part, et le renforcement de l’accès structuré aux marchés agricoles d’autre part. Dans le viseur, une montée en compétences des exploitants, avec à la clé une productivité accrue, une meilleure gestion des ressources et une meilleure valorisation commerciale des productions.
Le programme s’articulera autour d’un cycle complet : analyser et évaluer le niveau de professionnalisation des exploitants maraîchers en début d’intervention ; accompagner les exploitants maraîchers dans leur professionnalisation ; analyser le niveau de professionnalisation des exploitants maraîchers en fin d’intervention, afin de créer une dynamique d’apprentissage concrète et mesurable.
Deux zones, un levier national
Le plan d’intervention couvre deux grandes zones agricoles réparties entre les départements du Mono, de l’Atlantique, de l’Ouémé et du Plateau, soit 24 communes au total.
Dans l’ouest et le sud-ouest du pays, les localités de Bopa, Houéyogbé, Kpomassè, Toffo, Allada, Sô-Ava, Abomey-Calavi, Cotonou, Ouidah, Zè, Tori-Bossito, Lokossa, Grand-Popo, Athiémé et Comè concentrent une activité maraîchère déjà dynamique, mais encore peu professionnalisée. Dans le sud-est, ce sont les communes de Ifangni, Adja-Ouèrè, Kétou, Sèmè-Kpodji, Porto-Novo, Aguégués, Adjohoun, Dangbo et Bonou qui seront concernées, sur la base de leur potentiel de production vivrière et de transformation locale.
L’ensemble du dispositif sera supervisé par la Direction du Renforcement des Capacités de l’ATDA 7, en lien avec des experts en conseil technique spécialisé et en accès au marché.
Un signal fort pour la modernisation agricole
Au-delà du simple accompagnement, cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation de l’agriculture béninoise, centrée sur l’amélioration de la productivité, la résilience des exploitants face aux aléas climatiques et la réduction de l’insécurité alimentaire.
En misant sur la professionnalisation des petits producteurs, le gouvernement béninois affiche son ambition : faire de l’agriculture vivrière un levier de croissance économique et sociale. Et à terme, sortir définitivement le maraîchage de l’informel et de la précarité.
