Business, La Marina BJ– La Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCI Bénin), à travers son Observatoire du Commerce, de l’Industrie et des Services (OCIS), vient de publier son baromètre 2025 sur les organisations professionnelles. Entre structuration croissante et fragilités persistantes, le rapport met en lumière les forces et les faiblesses d’un tissu associatif censé porter la voix des opérateurs économiques.
Cette enquête, menée auprès des organismes, groupements et associations professionnels (OGAP), révèle une réalité ambivalente : d’un côté, des organisations bien structurées et engagées dans la défense des intérêts de leurs membres ; de l’autre, des fragilités persistantes qui menacent leur pérennité.
Entre formalisation et fragilité structurelle
Selon le rapport consulté par La Marina BJ, 83,3 % des organisations interrogées sont enregistrées, traduisant une tendance vers la formalisation. Cependant, 16,7 % demeurent en marge du cadre légal, souvent freinées par des obstacles administratifs ou un manque d’informations. La majorité (88,9 %) adopte le statut d’association régie par la loi de 1901, privilégiant une approche collective de défense des intérêts.
En termes de secteurs, le baromètre indique que la moitié des OGAP opèrent dans les services, 33,3 % dans le commerce et seulement 16,7 % dans l’industrie. Une répartition qui illustre la domination du tertiaire dans le tissu économique béninois. Mais derrière cette structuration se cache une réalité préoccupante : plus de 61 % des organisations déclarent avoir déjà fait face à des difficultés sérieuses menaçant leur existence, principalement en raison du manque de ressources financières et de problèmes de gestion interne.
Relations avec la CCI Bénin : entre reconnaissance et attentes
Le baromètre souligne un fort niveau de connaissance de la CCI Bénin par les OGAP (100 % des répondants). Mieux, 77,8 % affirment être régulièrement sollicités par l’institution consulaire dans ses activités. Globalement, la quasi-totalité des organisations (93 %) estime que les interventions de la CCI Bénin répondent à leurs attentes.
Pourtant, un tiers des sondés jugent cette collaboration perfectible. Parmi les améliorations souhaitées figurent : un appui renforcé à l’enregistrement, une assistance technique accrue, une meilleure régularité des informations fournies, ainsi qu’une organisation plus fréquente de foires commerciales. Autant de demandes qui traduisent la volonté des OGAP de voir la Chambre jouer un rôle encore plus moteur dans leur développement.
Contraintes et défis pour la pérennité
Le baromètre met en évidence une série de contraintes majeures entravant le développement des organisations professionnelles : moyens financiers limités, accentués par la faible contribution des membres ; déficit de gouvernance et d’implication, qui affaiblit la cohésion interne ; environnement économique instable et législation jugée inadaptée, freinant les initiatives ; manque de soutien institutionnel, notamment en matière de partenariats public-privé durables.
À cela s’ajoutent la faible professionnalisation des acteurs et l’insuffisance de ressources humaines qualifiées, qui réduisent la capacité des OGAP à s’imposer comme de véritables relais dans le développement économique.
En définitive, ce baromètre de la CCI Bénin révèle une double réalité. D’un côté, des organisations professionnelles engagées, structurées et en quête de reconnaissance accrue. De l’autre, des fragilités profondes liées aux finances, à la gouvernance et au manque de soutien, qui menacent leur pérennité. Selon notre spécialiste à la rédaction, le défi est clair pour l’institution consulaire, « renforcer la gouvernance, le leadership et l’accompagnement technique » des OGAP afin d’en faire des acteurs solides et durables de l’animation économique nationale.
