Logistique, La Marina BJ — Dans l’enceinte portuaire de Cotonou, les camions chargés de marchandises ne passent plus sous le regard des agents du port, mais sous l’œil d’un nouveau système. Depuis le 3 octobre 2025, le Port Autonome de Cotonou (PAC) a mis fin au contrôle manuel des sorties. Désormais, tout se joue à travers le « flash de l’appelé camion », qui détermine la date et l’heure officielles de sortie du port. Une réforme technique en apparence, mais hautement stratégique pour la modernisation de la plateforme portuaire béninoise.
La décision, entérinée par la note circulaire n°2374/2025/INT/PAC/DG/DOPS, signée par le directeur général Bart Johan Jozef Van Eenoo, s’inscrit dans la vision de digitalisation du PAC. Objectif : fluidifier le trafic, réduire les goulots d’étranglement et garantir une meilleure traçabilité des flux.
Concrètement, selon nos informations, le “flash camion” remplace l’ancien système de contrôle où, après les vérifications, le camion était autorisé à sortir. L’agent portuaire constatait alors le mouvement de sortie dans le système du port, permettant à l’importateur de prendre possession de sa marchandise. Désormais, cette étape est remplacée par un enregistrement électronique horodaté, effectué après les validations de la Douane et de Bénin Control. Une fois ces deux acteurs ayant donné leur feu vert, le système du port enregistre automatiquement la sortie. Ce flash devient ainsi la preuve unique et incontestable du départ des marchandises.
Un pas de plus vers un port compétitif
Cette réforme s’inscrit dans la continuité des mesures adoptées depuis 2022 pour moderniser la gestion du PAC, notamment l’introduction du macaron temporaire “appelé camion”, facturé 10 550 FCFA TTC. Avec le “flash camion”, la digitalisation franchit une étape opérationnelle décisive, plaçant le port de Cotonou au niveau des standards technologiques des grandes plateformes africaines.
Reste à garantir la fiabilité du système, sa cybersécurité et l’adhésion des acteurs privés. Mais une chose est certaine : au port de Cotonou, la logistique entre dans une nouvelle ère, où un simple signal électronique vaut désormais autant qu’un coup de tampon.