Éducation, La Marina BJ – Dernier exercice budgétaire du quinquennat 2021-2026, le projet de loi de finances pour la gestion 2026 sonne comme un testament politique et économique du gouvernement du président Patrice Talon. Fidèle à sa philosophie du capital humain comme moteur du développement, l’exécutif y consacre plus de 140 milliards FCFA d’investissements directs au système éducatif.
De la maternelle à l’université, l’école béninoise devient le miroir d’un mandat qui aura misé sur la compétence et la connaissance pour transformer durablement le pays. Dans les chiffres, c’est un projet de budget. Dans le fond, c’est une vision : celle d’un régime qui clôture son cycle sur une promesse d’avenir.
33 milliards pour les cantines et 6 milliards pour la gratuité
L’enseignement maternel et primaire bénéficie d’une attention soutenue dans le projet de budget 2026. L’État y prévoit des ressources considérables destinées à renforcer la gratuité, la nutrition et la qualité pédagogique. Au total, 33 milliards FCFA seront transférés pour l’achat de vivres et la gestion des cantines scolaires, tandis que 6,4 milliards FCFA serviront à la prise en charge des frais d’écolage dans les écoles publiques.
À cela s’ajoutent 3,9 milliards FCFA pour les examens et concours, 3,9 milliards FCFA pour la construction et la réhabilitation de classes via le FADeC, et 3,5 milliards FCFA pour l’équipement en mobilier et matériels scolaires. La formation des enseignants n’est pas oubliée, avec 360 millions FCFA alloués à la formation diplômante de 38 inspecteurs et 50 conseillers pédagogiques. Ces investissements visent à consolider les bases de l’éducation et à maintenir la parité filles-garçons dans les écoles.
Secondaire et technique : 59 milliards pour la formation et l’emploi
L’enseignement secondaire, technique et la formation professionnelle absorbent à eux seuls plus de 59 milliards FCFA en 2026. Cette orientation marque la volonté du gouvernement de relier l’école au monde du travail et de renforcer l’employabilité des jeunes. Les investissements prévus comprennent 7,4 milliards FCFA pour la construction de 21 lycées agricoles, 7,5 milliards FCFA pour cinq lycées scientifiques, le lycée des jeunes filles d’Abomey et reconstruction de neuf anciens, 13,4 milliards FCFA pour un lycée scientifique à Porto-Novo et une École normale supérieure scientifique à Parakou, ainsi que 8,3 milliards FCFA pour la réhabilitation des lycées techniques de Ouidah et Djougou.
L’État mobilise également 4,5 milliards FCFA pour l’École des Métiers de l’Eau et de l’Assainissement, 5,2 milliards FCFA pour l’École des Métiers du Tourisme, de l’Hôtellerie et de la Restauration, et 1 milliard FCFA pour la mise aux normes des plateaux techniques de formation. Le projet de développement des compétences pour l’emploi dans les secteurs prioritaires (PDCESP-I) bénéficie quant à lui de 21,9 milliards FCFA. Ce bloc d’investissements positionne la formation technique et professionnelle comme la passerelle essentielle vers un marché du travail compétitif.
Supérieur et recherche : la Cité du Savoir en fer de lance
Dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, plus de 36 milliards FCFA sont programmés afin de moderniser les infrastructures universitaires et renforcer la qualité de l’enseignement. L’un des chantiers phares demeure l’opérationnalisation de la Cité internationale de l’innovation et du savoir (CIIS), dotée de 10,4 milliards FCFA. Les universités nationales bénéficieront de 6,7 milliards FCFA pour la mise à niveau de leurs équipements, tandis que 13,7 milliards FCFA seront consacrés aux bourses universitaires.
Le gouvernement compte investir également 3,1 milliards FCFA pour l’amélioration des conditions de vie et d’accueil des étudiants, 1 milliard FCFA pour le Centre d’excellence africain en sciences mathématiques et applications, et 600 millions FCFA pour le renforcement du plateau technique de la recherche. Ces efforts visent à faire du Bénin un pôle académique attractif, ancré dans la production de savoirs utiles et tournés vers l’innovation.
Les orientations budgétaires de 2026 traduisent une mutation profonde du modèle éducatif béninois. L’école devient un levier d’équité sociale et un instrument de compétitivité économique. La construction de nouvelles infrastructures, la féminisation des filières scientifiques, la relance de l’enseignement technique et la valorisation des métiers d’avenir incarnent une réforme systémique. Ce modèle, adossé à la décentralisation et à la professionnalisation, ambitionne de transformer l’élève d’aujourd’hui en acteur économique de demain.