Gouvernance, La Marina BJ– Le budget de la Présidence de la République du Bénin connaît une hausse notable en 2026. Selon le projet de loi de finances soumis à l’Assemblée nationale, les crédits alloués à l’institution s’élèveront à 57,57 milliards de francs CFA, contre 51,48 milliards en 2025, soit une progression de 11,8 %.
Depuis 2016, la Présidence du Bénin est progressivement devenue le cœur opérationnel de la gouvernance publique, s’appuyant sur des agences spécialisées pour assurer la mise en œuvre des priorités nationales. La dynamique budgétaire de 2026 prolonge cette orientation, tout en anticipant la transition politique prévue en mai 2026, avec l’entrée en fonction d’un nouveau chef de l’État.
Des dépenses ordinaires en nette expansion
Les dépenses ordinaires s’élèvent à 51,54 milliards de francs CFA, contre 36,83 milliards un an plus tôt. En détails, les charges de personnel sont légèrement en recul, à 1,59 milliard, contre 1,73 milliard en 2025. En revanche, les biens et services connaissent une forte hausse, passant de 9,33 milliards à 24,18 milliards, traduisant une intensification des activités et des moyens logistiques. D’un autre côté, les transferts courants restent stables à 25,76 milliards, confirmant la poursuite des appuis aux structures et programmes déjà en place. Cette évolution illustre la continuité d’une stratégie de gouvernance axée sur la performance et la rationalisation de la dépense publique, tout en assurant la stabilité du cadre institutionnel au sommet de l’État.
S’agissant des dépenses en capital, elles sont estimées à 6,03 milliards de francs CFA, contre 14,64 milliards en 2025. Spécifiquement, les investissements directs qui seront exécutés par les services de la Présidence représentent 510 millions, tandis que 5,52 milliards proviendront de financements extérieurs, notamment via le Projet de Cohésion Sociale des Régions du Nord du Golfe de Guinée (COSO), appuyé par la Banque mondiale.
Ce repositionnement financier témoigne d’un effort de rationalisation et d’une meilleure coordination des financements partenaires autour des priorités nationales de stabilité et de résilience.
Des unités administratives maintiennent leurs dotations
Les structures rattachées à la Présidence conservent des budgets relativement stables. L’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) obtient 4,08 milliards de francs CFA, montant identique à celui de 2025, confirmant la priorité accordée à la transformation numérique de l’administration publique.
L’Agence Nationale pour l’Identification des Personnes (ANIP) maintient une enveloppe de 5 milliards, essentielle à la consolidation du registre national des citoyens et à l’extension des services d’identité numérique. La Société des Infrastructures Routières et de l’Aménagement du Territoire (SIRAT) conserve 1,3 milliard, tandis que l’Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (ARSS) et l’Agence Nationale de Promotion des Patrimoines et du Développement du Tourisme (ANPT) reçoivent respectivement 800 millions et 850 millions.
Le cabinet de la vice-présidente garde une dotation inchangée de 262,18 millions, et le Secrétariat général de la Présidence voit son budget passer de 7,47 milliards à 7,59 milliards de francs CFA, traduisant un léger ajustement à la hausse.
L’opération Mirador : l’autre dimension sécuritaire intégrée au cœur du budget présidentiel
Grande nouveauté du projet de budget 2026 c’est l’intégration officielle de l’Opération Mirador dans le portefeuille budgétaire de la Présidence, à hauteur de 14,7 milliards de francs CFA. Ce transfert budgétaire illustre une recentralisation du commandement sécuritaire sous l’autorité directe du Chef de l’État. Une évolution stratégique qui consacre la sécurité nationale comme priorité absolue dans un contexte régional fragilisé par la menace djihadiste.
Lancée en 2022 et conduite par les Forces Armées Béninoises (FAB), l’opération Mirador vise à endiguer les incursions terroristes, à sécuriser les zones frontalières du Niger et du Burkina Faso et à protéger les populations civiles. Elle entend également renforcer la présence de l’État dans les zones fragiles et restaurer la confiance entre les forces de défense et les communautés locales à travers des actions de développement et de stabilisation.
Ce projet de budget de 57,57 milliards de FCFA, à la fois de stabilité et de transition, symbolise un tournant dans la gouvernance béninoise : un État recentré sur l’autorité présidentielle, la protection du territoire et la performance administrative.
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