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Quand Jacques Migan se penche sur la moralité judiciaire au Bénin : vers un Code d’éthique des magistrats

Gouvernance , BéninUn tournant s’annonce pour la justice béninoise. Le mardi 12 novembre 2024, Victor Adossou, Président de la Cour suprême du Bénin, a reçu Jacques Migan, Haut-commissaire à la prévention de la corruption, pour discuter d’un projet de grande envergure : l’élaboration d’un Code d’éthique spécifique pour les magistrats.

Cet entretien, marqué par des échanges constructifs et des perspectives prometteuses, s’inscrit dans une vision commune de promotion de l’intégrité au sein de la justice, visant à redéfinir les exigences de moralité des juges. Dans sa déclaration à la presse à l’issue de cette audience, Jacques Migan a salué “les échanges très riches et les nombreux conseils” reçus de la part du Président de la Cour suprême. Plus précisément, la question de l’éthique au sein de la magistrature béninoise, qu’il a qualifiée de “monde à part”, a été au cœur des discussions.

En effet, selon lui, les magistrats “c’est eux qui jugent” et, à ce titre, ils doivent incarner des valeurs irréprochables. “Il faut qu’ils soient intègres et qu’ils manifestent à tout point de vue la bonne moralité attendue par le peuple,” a-t-il affirmé, rappelant les attentes élevées de la population béninoise envers son système judiciaire.

Un Code d’éthique pour renforcer l’intégrité de la justice

L’objectif de ce projet est de fournir aux magistrats un Code d’éthique adapté à leur mission, distinct du Code de déontologie applicable aux autres fonctionnaires. En instaurant des règles de conduite spécifiques aux juges, Jacques Migan espère établir un cadre qui favorisera une justice plus transparente et plus respectueuse des valeurs morales. Ce Code s’inscrit dans une démarche de prévention des comportements déviants, en fixant des principes stricts de probité et de responsabilité.

En réponse, le Président de la Cour suprême, Victor Adossou, a exprimé son soutien sans réserve à cette initiative. “C’est avec un grand plaisir que le Président de la Cour suprême a abondé dans notre requête et accepté de nous accompagner pour l’élaboration de ce Code d’éthique destiné aux magistrats,” a déclaré Me Migan, précisant que cette collaboration avec la Cour suprême ouvre la voie à une justice plus exemplaire et crédible.

Un cadre de travail protecteur pour garantir l’impartialité

Outre la question éthique, cette rencontre a également abordé l’importance des conditions de vie et de travail des magistrats. Pour le Haut-commissaire à la prévention de la corruption, garantir aux juges un environnement professionnel stable et des conditions de vie dignes est essentiel à leur intégrité. “Nous avons également abordé d’autres préoccupations, pour que les magistrats soient entièrement ce que nous voulons : des hommes qui rendent la justice, vivent dans de très bonnes conditions de travail et de vie,” a-t-il précisé, soulignant que ces améliorations permettraient aux magistrats de se consacrer pleinement à leur mission sans craindre des pressions économiques ou sociales.

Cette dimension sociale est cruciale dans un contexte où l’indépendance judiciaire est de plus en plus perçue comme un pilier de la démocratie. En créant un cadre éthique et professionnel rigoureux, le Haut-commissaire à la prévention de la corruption espère ériger des barrières solides contre la corruption et les influences extérieures, en offrant aux magistrats les moyens de demeurer intègres dans leurs fonctions.

Une réforme nécessaire pour rétablir la confiance

Avec ce projet de Code d’éthique, Jacques Migan et Victor Adossou posent les bases d’un renouveau moral au sein de la justice béninoise. Dans un contexte où les citoyens expriment de fortes attentes envers la transparence des institutions, cette initiative pourrait restaurer et consolider la confiance du public dans les juges et dans le système judiciaire dans son ensemble.

En affirmant à la presse que “nous avons besoin de magistrats intègres,” Me Migan exprime une aspiration forte à aligner la justice béninoise sur des standards internationaux de probité et de responsabilité. Ce projet, ambitieux s’il en est, démontre la volonté du Bénin de bâtir un système de justice intègre, où chaque magistrat répondra à des principes clairs, destinés à renforcer la moralité et la fiabilité des décisions rendues.

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