Justice, Bénin – Au procès de ce lundi 16 décembre 2024, Louis Philippe Houndégnon n’était pas seul. Il avait à ses côtés son coaccusé Amoussou Cossi Camille, mais aussi une demi-douzaine d’avocats pour sa défense, dont l’éminente Habiba Touré, avocate et porte-parole de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.
Dès l’ouverture de l’audience à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), la défense a saisi l’occasion pour contester la validité de la procédure, arguant de graves irrégularités dans l’arrestation et le traitement de l’ancien directeur général de la police nationale.
Une procédure jugée entachée d’irrégularités
Les avocats ont pointé du doigt les conditions musclées de l’arrestation de Louis Philippe Houndégnon, évoquant une intervention policière nocturne durant laquelle des agents auraient escaladé sa clôture pour pénétrer dans sa propriété. Selon eux, leur client aurait été menotté pendant près de douze heures, de la soirée jusqu’au lendemain matin, un traitement jugé dégradant et injustifiable.
Au-delà des conditions d’interpellation, la défense a également relevé des incohérences dans le mandat de dépôt, qu’elle considère comme entaché de mentions inexactes. Selon Me Joseph Agbota, ces anomalies, combinées aux méthodes employées lors de l’arrestation, suffisent à invalider toute la procédure et à justifier une libération immédiate de l’ancien haut fonctionnaire de la police.
Le ministère public en désaccord
Le parquet spécial a fermement contesté les arguments de la défense, estimant que les accusations portées contre la police sont infondées. Selon le substitut du procureur spécial, rien ne prouve que Louis Philippe Houndégnon ait été menotté durant une période aussi longue ou que les agents aient eu recours à des pratiques illégales pour l’arrêter. Face à ces positions divergentes, le juge a décidé de renvoyer l’affaire au 21 janvier 2025. Ce délai permettra d’examiner les arguments soulevés par la défense concernant la nullité de la procédure.
Pour rappel, Louis Philippe Houndégnon et son coaccusé Amoussou Cossi Camille sont poursuivis pour harcèlement par voie électronique et incitation à la rébellion, des accusations qu’ils rejettent catégoriquement.