Politique , Bénin– La suspension de Samou Seïdou Adambi par le Bureau Exécutif National (BEN) du Bloc Républicain soulève de nombreuses questions sur l’avenir de ce leader politique influent. Actuel ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Adambi fait face à des accusations de « subversion des structures officielles » du parti Bloc Républicain. Une situation qui pourrait mettre en péril son maintien au sein du gouvernement.
Une suspension qui interpelle
Réuni en session extraordinaire le dimanche 5 janvier 2025, le BEN, dirigé par le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, a décidé de sanctionner son collègue du même gouvernement, Samou Seïdou Adambi, pour des actions solitaires jugées contraires aux principes du parti. Ces initiatives, selon le communiqué officiel, risqueraient de « handicaper profondément le fonctionnement des organes statutaires » à un moment stratégique, à quelques mois des élections générales et présidentielle de 2026.
En réponse, des mesures conservatoires ont été prises, allant du blâme à la suspension de l’intéressé de tous les organes dirigeants du parti. Cette décision, bien que circonscrite au cadre partisan, pourrait avoir des répercussions plus larges, notamment sur sa position au sein du gouvernement. À moins que l’intéressé ne décide de rejoindre l’autre parti politique de la mouvance présidentielle, Union Progressiste Le Renouveau, comme ce fut déjà le cas pour le ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, suspendu du même parti Bloc Républicain, mais qui avait préféré partir.
Une pression accrue sur le ministre ?
Samou Seïdou Adambi est une figure clé de l’exécutif béninois et un pilier du Bloc Républicain dans le nord Bénin. Cependant, sa mise en cause par son propre parti pose la question de sa capacité à continuer à occuper des fonctions ministérielles.
Dans un contexte où le gouvernement du Président Patrice Talon s’appuie sur la discipline et la cohésion au sein des formations politiques, notamment de la mouvance présidentielle, le maintien d’un ministre en désaccord apparent avec son parti pourrait être perçu comme un obstacle à cette dynamique, sauf s’il applique la « jurisprudence Abimbola », expliquée ci-dessus.
Quelles sont les options possibles ?
Plusieurs scénarios se dessinent pour Samou Seïdou Adambi. Selon un proche de l’ancien maire de Parakou, « Il pourrait décider de démissionner volontairement de son poste ministériel pour se concentrer sur ses ambitions tout en clarifiant sa position au sein du Bloc Républicain… Le terrain est prêt pour l’accompagner. » Cette situation rappelle « l’effet HOMEKY », en référence à la démission de l’ex-ministre qui avait quitté ses fonctions après un désaccord avec l’esprit de la réforme du système partisan. Une autre possibilité serait un remaniement ministériel qui entraînerait son départ. « Il n’hésitera pas si le chef de l’État est prêt pour cela », nous confie un autre proche.
Cependant, une troisième option, moins probable mais pas impossible, serait qu’il conserve son portefeuille, au risque d’exacerber les tensions entre le parti et le gouvernement. « Mais cela ne sera pas possible, car si le Bloc Républicain prend une telle décision, c’est que le chef de l’État, Patrice Talon, est informé et d’accord », estime un militant de la 8eme circonscription électorale du parti Bloc Républicain, avec qui nous avons brièvement échangé.
Une affaire à suivre de près
La suspension de Samou Seïdou Adambi intervient à un moment crucial pour le Bloc Républicain et pour la classe politique béninoise, notamment la mouvance présidentielle. À l’approche des élections générales de 2026, cette décision met en exergue les défis de cohésion interne que doivent relever les partis politiques, tout en soulevant des interrogations sur l’équilibre au sein de l’exécutif. Une situation d’autant plus sensible que l’exécutif vient d’accueillir un camarade de lutte de Samou Seïdou Adambi, en la personne de Rachidi Gbadamassi, récemment nommé ministre conseiller à la Défense.
L’avenir politique de Samou Seïdou Adambi, tant au sein du gouvernement que du Bloc Républicain, reste incertain. Sa prochaine réaction, qu’il s’agisse d’un discours public ou d’une décision stratégique, sera déterminante pour la suite de sa carrière.