Titres Publics, Bénin – L’État béninois s’apprête à lancer sa première opération de mobilisation de fonds de l’année 2025 sur le marché UMOA-Titres. À travers une émission simultanée de bons et d’obligations du Trésor, le gouvernement vise à lever 30 milliards de francs CFA. Selon l’appel d’offres daté du 7 janvier 2025 et signé par le directeur général du Trésor, Oumara Karimou Assouma, cette opération se tiendra le jeudi 16 janvier à 10 h 30 TU.
Cette émission met sur le marché deux catégories de bons assimilables du Trésor (BAT) et une obligation assimilable du Trésor (OAT). Les BAT à 182 jours, d’une valeur nominale unitaire de 1 000 000 FCFA, arriveront à échéance le 17 juillet 2025. Les BAT à 364 jours, avec la même valeur nominale, arriveront à échéance le 15 janvier 2026. Par ailleurs, l’OAT d’une durée de trois ans, proposée avec un taux d’intérêt annuel de 5,70 %, présente une valeur nominale unitaire de 10 000 FCFA et arrivera à échéance le 17 janvier 2028.
Des conditions de remboursement et de paiement spécifiques
Pour les bons assimilables du Trésor, le remboursement du capital interviendra à la date d’échéance. Les intérêts, quant à eux, seront payables d’avance et déduits de la valeur nominale dès l’émission. Les obligations assimilables du Trésor offrent des paiements d’intérêts annuels à compter de la première année, tandis que le capital sera remboursé intégralement à l’échéance en 2028.
D’après la loi de finances 2025, le gouvernement béninois a identifié un besoin de financement de 1 183,6 milliards de francs CFA. Ce montant permettra de couvrir les priorités budgétaires définies pour l’année. Le plafond d’endettement est, quant à lui, fixé à 1 400 milliards de francs CFA. Une part importante de ce financement, estimée à 545,1 milliards de francs CFA, sera levée par le biais des émissions de bons et d’obligations du Trésor sur le marché UMOA-Titres.
Une stratégie de levées de fonds discutée
Depuis plusieurs années, le Bénin adopte une approche régulière de mobilisation de fonds sur le marché régional. Cette stratégie, bien qu’efficace pour financer les besoins budgétaires, suscite des interrogations. Certains observateurs évoquent un risque de surendettement, tandis que d’autres considèrent cette démarche comme un outil stratégique de gestion de la dette.
Aristide Médénou, directeur général de l’Économie au ministère de l’Économie et des Finances, a récemment défendu cette approche. Lors de la dernière rencontre du ministère avec la presse pour présenter les nouvelles mesures fiscales de l’année 2025, il a expliqué que ces levées de fonds incluent souvent des remboursements anticipés de dettes antérieures. Il a souligné que cette pratique, courante dans les finances publiques modernes, permet de réduire les coûts liés à la dette tout en optimisant la gestion des passifs de l’État.
Les résultats de cette première émission de l’année seront suivis de près, car ils marqueront le ton des futures mobilisations de fonds par l’État béninois sur le marché régional. Cette stratégie reflète la volonté du Bénin de maintenir une gestion proactive de ses finances publiques, tout en répondant efficacement à ses impératifs budgétaires.