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La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a rendu ce mardi 02 juillet son verdict dans l’affaire Nestor Noutai, relaxant au bénéfice du doute le député du parti Union Progressiste le Renouveau (UPR). Cette décision vient clore une affaire marquée par des mouvements financiers complexes et des explications controversées.
Tout a commencé par la détection de mouvements financiers suspects par le service béninois de lutte contre le blanchiment de capitaux. Ces mouvements, localisés sur le compte d’un fils mineur du député de la mouvance présidentielle Nestor Noutai, dont il était signataire, ont mis en lumière un réseau financier étendu. En plus de ce compte, plusieurs comptes personnels de l’élu ont révélé des transactions dépassant les 700 millions de FCFA. Les autorités ont rapidement ordonné le gel de ces comptes, plongeant Noutai dans une tourmente judiciaire.
La défense : entre agriculture et patrimoine
Devant la CRIET à la première audience, le parlementaire Nestor Noutai a plaidé la légitimité de ces fonds, les attribuant à ses vastes activités agricoles. Selon lui, l’ouverture du compte au nom de son fils visait à soutenir un projet agricole familial. Il a précisé avoir déposé 144 millions de FCFA entre 2012 et 2014 et initié un dépôt à terme (DAT) de 64 millions de FCFA en 2012, porté à 80 millions en 2014. Pour expliquer l’origine de ces sommes, l’élu de la sixième circonscription électorale a souligné posséder plus de 120 hectares de terres agricoles et a affirmé que les fonds provenaient de ses revenus agricoles et de ses salaires de député, perçus entre 2019 et 2023. Malgré ces explications, le troisième substitut du procureur spécial n’a pas été convaincu, réclamant trois mois de prison ferme et la saisie des fonds.
La décision de la cour spéciale
Après un délibéré prolongé, la CRIET a finalement décidé de relaxer ce soutien du régime actuel au bénéfice du doute. Ce verdict, inattendu au regard d’autres faits similaires soulève des questions sur les preuves et la rigueur des enquêtes financières au Bénin.
L’affaire qu’on peut qualifier de 700.000.000 FCFA du député Nestor Noutai, bien que conclue, reste un symbole des défis persistants en matière de transparence financière au Bénin. La décision de la CRIET, tout en respectant la présomption d’innocence, appelle à une réflexion approfondie sur l’efficacité des mécanismes de lutte contre les infractions économiques. Il est crucial que cette affaire serve de leçon pour améliorer la rigueur et la confiance dans le système judiciaire béninois.