Finance, Bénin – La dernière note de conjoncture des finances locales du Bénin publiée en mai 2024 par la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique révèle une diminution inquiétante des recettes communales au Bénin au cours du premier trimestre 2024. Plongeons au cœur de cette crise financière qui touche les communes béninoises.
Un effondrement des recettes de fonctionnement
Les communes béninoises ont vu leurs recettes de fonctionnement s’effondrer à 6,6 milliards de FCFA pour le premier trimestre 2024, soit un maigre 8,9% des prévisions annuelles de 73,96 milliards de FCFA. À titre de comparaison, 16,7 milliards de FCFA avaient été recouvrés durant la même période en 2023, marquant ainsi une baisse drastique de 60,5%. Les recettes fiscales, qui constituent le principal levier financier des communes, ont chuté à un taux de recouvrement de 11,1%, en baisse de 34,3% par rapport à mars 2023. Les recettes non fiscales, comprenant les prestations de services et les taxes diverses, se sont également contractées, ne représentant que 2,52 milliards de FCFA sur une prévision annuelle de 16,09 milliards de FCFA.
La majorité des départements béninois ont subi cette baisse. Parmi les douze départements, huit ont enregistré des reculs notables de leurs recettes fiscales et non fiscales par rapport à l’année précédente. Au premier trimestre de l’année 2024 , 37 communes sur les 77 ont enregistré une baisse des ressources fiscales et non fiscales. Les communes de Banikoara, Comè et Kérou ont été particulièrement touchées, avec des diminutions respectives de 83% et 77%, 95% et 81%, et 76% et 34%. Les raisons de ces diminutions selon nos indiscrétions sont multiples : une activité économique locale en berne, des difficultés administratives croissantes, et une capacité de paiement amoindrie des citoyens seraient autant de facteurs expliquant cette situation.
Cependant, tout n’est pas sombre d’après la note. Certaines communes ont réussi à se distinguer par une meilleure mobilisation de leurs recettes de fonctionnement. C’est le cas d’Adja-Ouèrè, Aplahoué, Covè, Djakotomey, Djidja, Pobè, Sakété, Savè, Zagnanado et Zakpota, où une progression notable a été enregistrée. Selon les informations de notre source locale cette performance positive est le fruit d’une gestion plus rigoureuse et de l’adoption de méthodes novatrices pour optimiser la collecte des impôts.
Impact sur les dépenses communales
Selon la note du trésor la baisse des recettes a eu un impact immédiat sur les dépenses de fonctionnement et d’investissement des communes. Les dépenses de fonctionnement ont atteint 8,28 milliards de FCFA au premier trimestre 2024, en recul de 8% par rapport à 2023. Les dépenses liées aux salaires du personnel et des élus ont également diminué respectivement de 4,9% et 1,8%.
Les investissements en infrastructures ont aussi été touchés. Les subventions et dotations d’investissement ont totalisé 6,07 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 13,5%, en baisse par rapport aux 6,63 milliards de FCFA du premier trimestre 2023. Les taux d’exécution pour les projets d’infrastructure et d’équipement n’ont pas dépassé 2,88%, menaçant le développement local.
En conclusion, si certaines communes, telles que celles des départements des Collines et du Plateau, montrent des signes de résilience, il est crucial que toutes les collectivités locales adoptent des mesures efficaces pour surmonter ces défis financiers et garantir un développement durable et équitable.
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