Economie Maritime, Bénin – Dans un monde où la compétitivité économique est cruciale, le Port Autonome de Cotonou (PAC) vient de prendre une décision audacieuse : l’exemption des redevances de stationnement prolongé pour les marchandises en transit vers les pays ayant un accès à la mer. Cette mesure, annoncée par une note circulaire en date du 19 juillet, interpelle par sa portée stratégique et ses implications profondes pour le commerce régional. Mais concrètement, que pourrait-il changer avec cette nouvelle stratégie ?
Une attractivité renforcée
L’un des premiers changements notables sera l’augmentation de l’attractivité du Port de Cotonou. Jusqu’à présent, les redevances de stationnement prolongé constituaient un frein pour de nombreux importateurs et commissionnaires en douane agréés. En supprimant ces coûts, le PAC devient une option logistique plus séduisante, incitant davantage d’opérateurs à choisir Cotonou comme point de transit pour leurs marchandises. Cette décision pourrait entraîner un afflux de nouveaux clients, attirés par la perspective de réduire leurs coûts opérationnels.
Fluidification des opérations portuaires
La fluidité des opérations portuaires devrait également s’améliorer significativement. Les retards dus aux coûts de stationnement prolongé, souvent synonymes de perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, seront réduits. Les marchandises pourront transiter plus rapidement par le port, grâce à une rotation accélérée des navires. Cette optimisation des flux contribuera à une meilleure gestion des cargaisons et à une efficacité accrue des services portuaires.
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Impact sur les ports concurrents
Les ports voisins, comme ceux de Lomé au Togo et ceux du Nigeria, pourraient ressentir l’impact de cette nouvelle mesure. Le Port de Cotonou, en se positionnant comme une alternative logistique compétitive, pourrait capter une part du trafic maritime qui transite habituellement par ces ports. Les opérateurs économiques des pays voisins pourraient être tentés de rediriger leurs marchandises vers Cotonou, attirés par l’absence de frais de stationnement prolongé et par une chaîne d’approvisionnement plus fluide et moins coûteuse.
Cette mesure aura des retombées économiques positives significatives pour le Bénin. L’augmentation du volume de marchandises transitant par la plateforme portuaire générera des revenus supplémentaires pour le port autonome de Cotonou, tout en dynamisant les secteurs du transport, de la logistique et des services douaniers.
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Une vision stratégique pour l’avenir
Il est évident que cette mesure s’inscrit parfaitement dans le cadre des travaux de modernisation et d’extension du port de Cotonou, entrepris en 2022 et prévus pour se conclure en 2026. Ce projet ambitieux vise plusieurs résultats clés : la reconstruction du quai pétrolier ainsi que du quai Nord, avec le renouvellement de ses murs ; le prolongement et le dragage du bassin portuaire à une profondeur de 15 mètres ; l’élargissement du bassin portuaire, également connu sous le nom de darse ; et la construction d’un centre des affaires maritimes.
De plus, un nouveau terminal à vraquiers et conventionnels, le Terminal 5, sera édifié, incluant le prolongement de la digue Est et le dragage de l’entrée du port de Cotonou. Enfin, le projet prévoit l’aménagement du parking tampon de Zongo, d’une zone logistique de 42 hectares, du parc logistique du Grand Nokoué, ainsi que des terre-pleins associés.
L’exemption des redevances de stationnement prolongé au Port de Cotonou est alors bien plus qu’une simple mesure tarifaire, c’est une stratégie audacieuse visant à redéfinir les dynamiques commerciales et à renforcer la compétitivité du Bénin sur la scène internationale. Cette mesure pourrait bien transformer le port de Cotonou en un acteur incontournable du commerce maritime ouest-africain. Les répercussions positives de cette mesure promettent de se faire sentir à long terme, tant pour le port lui-même que pour l’économie béninoise dans son ensemble.