Justice, Bénin – Le lundi 29 juillet 2024, le tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi a fait face à un scandale de corruption interne. Deux secrétaires de cette institution, reconnues coupables d’escroquerie, ont été condamnées à trois ans de prison, dont six mois fermes. Retour sur une affaire emblématique qui révèle les failles d’un système supposé exemplaire.
Tout commence par une alerte discrète mais insistante adressée à l’ONG Bénin Diaspora Assistance par des usagers du tribunal concernant des anomalies dans les frais exigés. Bénin Diaspora Assistance découvre que pour chaque prestation administrative, une somme de 2 500 francs CFA est indûment prélevée. Concrètement, un groupe d’employés perçoit 5 500 francs pour des services de correction de données et autres formalités, ne reversant que 3 000 francs au Trésor public.
Cette fraude systématique, bien que discrète, finit par attirer l’attention. Armée de preuves solides, l’ONG alerte les services techniques du ministère de la Justice et la commission d’enquête présidentielle. Le jeudi 25 juillet 2024, une commission est dépêchée sur place. Les accusations sont rapidement confirmées, d’autres éléments accablants sont découverts grâce à la coopération entre le procureur de la république et les responsables du tribunal.
Informé des résultats de l’enquête, le procureur de la République ordonne sans délai l’arrestation des deux secrétaires le vendredi dernier. Elles sont placées en garde à vue et, le lundi 29 juillet dernier, jugées pour escroquerie en flagrant délit. La sentence tombe : trois ans de prison, dont six mois fermes.
Cette affaire met en lumière la capacité de la corruption à s’infiltrer même dans les recoins les plus inattendus de nos institutions. Elle rappelle également l’importance d’une société civile active et d’institutions vigilantes. Sans l’intervention de Bénin Diaspora Assistance, ces pratiques frauduleuses auraient peut-être continué indéfiniment, sapant la confiance des citoyens.
