Gouvernance, Bénin – Hier, lundi 19 août 2024, en matinée, une question d’actualité a été déposée au secrétariat de l’Assemblée nationale par l’honorable Abibou Woroukoubou, député du parti d’opposition Les Démocrates. Ce dernier exige des éclaircissements du gouvernement sur les décès en série de détenus dans les prisons béninoises. Le ministre de la Justice, Yvon Détchénou, est attendu au retour des vacances gouvernementales pour répondre à cette interpellation.
Le 1er août 2024, Amnesty International publiait un rapport alarmant sur les conditions de détention au Bénin. Selon ce document, les prisons béninoises sont le théâtre d’une véritable crise humanitaire avec de cellules surpeuplées, une insalubrité généralisée, et un accès aux soins souvent refusé. Amnesty International révèle que ces conditions ont causé la mort de 46 détenus en seulement six mois, dans quatre des onze prisons du pays. Le député Abibou Woroukoubou, alarmé par ces faits, a sommé le gouvernement de fournir des explications et de prendre des mesures immédiates pour améliorer les conditions de détention. Que peut-on retenir de cette question d’actualité ?
46 décès en six mois : La confirmation du gouvernement attendue
La question posée par l’honorable Woroukoubou vise d’abord à obtenir une confirmation officielle des chiffres avancés par Amnesty International. Selon l’organisation, 46 détenus sont morts entre janvier et juillet 2024, un chiffre qui, s’il est confirmé, témoigne de la gravité de la situation.
Au-delà de la confirmation des faits, l’honorable député réclame des explications sur les circonstances précises de ces décès. Depuis longtemps, la surpopulation carcérale, l’insalubrité et l’accès limité aux soins médicaux dans les prisons béninoises sont dénoncés par les organisations de défense des droits humains et les activistes sur les réseaux sociaux. Cependant, ces nouveaux chiffres révèlent l’inaction des autorités face à cette situation. Avec cette question d’actualité le gouvernement doit donc justifier ses actions ou son manque d’action dans la prévention de telles tragédies.
L’accès aux soins médicaux : Un droit fondamental en péril
L’accès aux soins médicaux pour les détenus est une des principales préoccupations soulevées par le député Woroukoubou dans sa question d’actualité. Dans son rapport du 1er Août, Amnesty International a mis en lumière des cas alarmants de refus de soins, même en situation d’urgence, ce qui constituerait une grave violation des droits humains si ces pratiques viennent à être confirmées. Le député demande au gouvernement de s’expliquer sur ces accusations et d’indiquer les mesures prises pour assurer un accès aux soins conforme à la dignité humaine.
Le député de la huitième circonscription électorale a également insisté sur la nécessité de renforcer les effectifs médicaux dans les prisons béninoises. La disponibilité du personnel soignant et son efficacité sont essentielles pour garantir un suivi médical adéquat des détenus. Le député exige des précisions sur les efforts du gouvernement pour renforcer ces effectifs, assurer leur formation continue et améliorer l’offre de soins dans toutes les prisons du pays. Cela est crucial pour évaluer la capacité du système carcéral à répondre aux besoins de santé des détenus.
Enfin, le député appelle le gouvernement à clarifier les réformes envisagées pour améliorer les conditions de détention au Bénin. Il ne se contente pas de dénoncer les dysfonctionnements actuels, mais incite également le gouvernement à prendre des mesures pour prévenir de nouveaux drames à l’avenir. Vers une réforme des prisons béninoises ?