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Précarité des enseignants du supérieur : le professeur Marius Sohoudé tire la sonnette d’alarme

Éducation, BéninLa rentrée universitaire, prévue pour le 16 septembre 2024, approchant, le nouveau Secrétaire Général du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SNES) exprime une vive inquiétude face aux lenteurs administratives et au manque de réformes.

Lors de la passation de charge, le professeur Marius Sohoudé a lancé un appel aux autorités afin qu’elles répondent aux demandes urgentes des enseignants, notamment concernant le retard des recrutements, l’état dégradé des infrastructures et les paiements non régularisés. À seulement quelques jours de la reprise des cours, la situation paraît préoccupante.

Recrutement et reclassement : une situation bloquée

D’après les propos recueillis par Samuel Houndjo pour la Radio Crystal News, le Professeur Sohoudé a souligné la nécessité d’accélérer le recrutement des nouveaux assistants. “Nous sommes à quelques jours de la rentrée universitaire et nous demandons aux autorités d’accélérer le processus de recrutement des nouveaux assistants à titre probatoire, qui sont au nombre de 423,” a-t-il déclaré. Alors que les enseignants du primaire et du secondaire ont déjà été affectés, “au supérieur, on ne sent rien bouger”, a-t-il ajouté, soulignant ainsi l’inquiétude grandissante dans le milieu universitaire.

Le retard dans le recrutement des assistants et le reclassement des professeurs entrave l’organisation des cours et la planification des emplois du temps. Cette incertitude touche autant les enseignants que les étudiants, menaçant le bon déroulement de l’année académique.

Infrastructures en mauvais état : un obstacle à l’enseignement

Le Professeur Sohoudé a également insisté sur la nécessité de rénover les infrastructures universitaires. “Pendant deux ou trois ans, nous avons vu des salles quasiment vides, avec des sièges endommagés et des locaux souvent mal entretenus,” a-t-il déploré. Le nouveau secrétaire du SNES demande donc une remise en état des bâtiments existants, afin de garantir un environnement de travail adapté aux enseignants et aux étudiants.

Les enseignants ne réclament pas de nouvelles infrastructures, mais simplement un entretien adéquat des locaux actuels. “Il est inadmissible que des cours et examens soient donnés dans des salles malpropres, alors qu’à la maison, les conditions sont bien meilleures,” a poursuivi le Professeur Sohoudé, soulignant l’impact de ces conditions sur la qualité de l’enseignement.

Primes de publication et heures supplémentaires en attente

Un autre point majeur soulevé lors de la déclaration du secrétaire du SNES concerne le retard de paiement des primes de publication. “Ces primes tardent à être débloquées par le Trésor public, et nous demandons avec insistance que les enseignants soient payés dès ce mois de septembre,” a souligné le Professeur Sohoudé. Ces primes sont une partie essentielle du revenu des enseignants et leur retard aggrave la précarité de nombreux professeurs.

Le non-paiement des heures supplémentaires contribue également à un climat de frustration croissant. “Depuis quelques années, ces heures supplémentaires ne sont plus payées,” a ajouté le Professeur Sohoudé, réclamant une résolution rapide de ces problèmes pour permettre une rentrée sereine.

Transparence et vigilance dans le recrutement

Alors que les mandats des directeurs d’Unités de Formation et de Recherche (UFR) arrivent à échéance, le Professeur Sohoudé a également appelé à la transparence dans les processus de recrutement et de reclassement. Il a averti les membres des commissions de contrôle de rester attentifs aux risques de manipulation et de fausses accusations visant à écarter certains candidats de postes de responsabilité. “Nous avons déjà vu des accusations sans fondement à l’approche des élections,” a-t-il rappelé.

En conclusion, le Professeur Sohoudé a exhorté le gouvernement à agir rapidement pour améliorer les conditions de travail des enseignants. “Nous espérons voir des améliorations pour permettre aux enseignants de former efficacement la génération future,” a-t-il insisté.

À quelques jours de la rentrée universitaire, le manque de réponses aux revendications des enseignants pourrait engendrer des perturbations importantes. Le gouvernement est désormais face à la nécessité d’apporter des solutions afin d’éviter une crise dans l’enseignement supérieur.


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