Inflation, Bénin – Le mois d’août 2024 aura apporté un soulagement relatif aux ménages béninois, marqué par une baisse notable des prix des produits de première nécessité. Selon les dernières données publiées par l’Institut National des Statistiques et de la Démographie (INStaD), l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) a diminué de 0,8 % par rapport au mois précédent.
Cette réduction, bien que modérée, a offert un allégement aux consommateurs, dont le budget reste majoritairement consacré aux dépenses alimentaires. Toutefois, derrière ces chiffres se cachent des disparités qui méritent d’être soulignées.
La baisse tirée par les produits alimentaires de base
Cette baisse de l’IHPC s’explique principalement par la diminution des prix des « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées », en particulier des légumes frais et des céréales non transformées. Selon les statistiques de l’INStaD, consultées par notre rédaction, les « légumes frais en fruits ou racine » ont enregistré une chute impressionnante de 13,4 %, largement due à une offre abondante de tomates fraîches sur les marchés, grâce à des conditions de récolte favorables. Cette abondance saisonnière a fait baisser les prix, un effet immédiatement ressenti par les consommateurs le mois dernier.
Les céréales, essentielles dans l’alimentation quotidienne des Béninois, ont également vu leurs prix diminuer de 5,6 % selon le bulletin mensuel. La baisse du coût du maïs séché, du mil et du sorgho a été soutenue par une meilleure disponibilité des stocks sur les marchés, en raison d’une campagne agricole réussie. Cette réduction des prix des denrées de base a permis aux ménages de souffler un peu, dans un contexte où l’inflation affectait lourdement leur pouvoir d’achat ces derniers mois.
Des hausses qui nuancent cette tendance
Bien que la tendance générale soit à la baisse, certains secteurs montrent des augmentations notables, notamment celui des huiles végétales. Ces dernières ont vu leurs prix grimper de 4,5 % en août, en partie à cause de la hausse des coûts de production et des tensions sur les marchés internationaux. Cette augmentation atténue quelque peu le bénéfice apporté par la réduction des prix des autres produits alimentaires.
De plus, bien que les prix des produits énergétiques soient restés stables, les risques de hausse future demeurent une menace constante. Toute variation dans les prix de l’énergie pourrait rapidement inverser la tendance favorable observée en août et affecter d’autres secteurs de l’économie.
Produits locaux et importés : Des évolutions contrastées
L’analyse des prix selon l’origine des produits montre une dynamique intéressante. Les produits locaux ont vu leurs prix baisser de 1,1 %, tandis que les produits importés ont enregistré une baisse plus modeste de 0,3 %. Cela souligne la capacité de la production locale à offrir des prix plus compétitifs, malgré les difficultés. En revanche, les produits importés continuent de subir les effets des fluctuations des devises et des conditions des marchés internationaux, maintenant ainsi une pression sur leur prix.
Malgré cette baisse des prix en août, l’inflation annuelle reste présente. Par rapport à août 2023, les prix ont augmenté de 3,0 %, contre une hausse de 1,0 % en juillet. Ce décalage met en lumière les défis auxquels fait face l’économie béninoise, avec une inflation influencée par des facteurs externes, notamment le coût des importations et la dépendance aux marchés mondiaux.
L’augmentation des prix des « produits frais » (+5,5 %) et des « produits énergétiques » (+0,6 %) illustre bien cette inflation persistante. Ces hausses, bien que modérées, continuent d’affecter les dépenses des ménages, notamment ceux qui consacrent une part importante de leur budget à ces postes.
Des perspectives encore incertaines
La baisse des prix observée en août représente un soulagement pour les ménages béninois, mais cette amélioration ne garantit pas une stabilité à long terme. L’inflation reste un défi majeur pour l’économie, et les facteurs saisonniers qui ont permis cette baisse des prix alimentaires pourraient s’inverser rapidement. Quant aux huiles végétales, leur tendance à la hausse reste une source d’inquiétude, reflétant des tensions persistantes sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Si le mois d’août 2024 a permis aux ménages béninois de bénéficier d’une réduction bienvenue des prix des produits alimentaires, cette tendance demeure fragile. L’inflation, bien que temporairement contenue, pourrait s’intensifier rapidement en fonction des conditions économiques globales et des défis internes à la production. Il est donc crucial que l’ensemble des acteurs économiques reste vigilant pour maintenir cet équilibre et éviter que les pressions inflationnistes ne refassent surface trop rapidement.