Gouvernance, Bénin – D’après le projet de loi de finances pour la gestion 2025, qui sera soumis au vote des députés dans les prochaines semaines, les ressources à recouvrer au profit des collectivités territoriales et du secteur pétrolier vont connaître une baisse notable, tandis que celles destinées au port autonome de Cotonou resteront stables.
Ces ajustements budgétaires traduisent les priorités stratégiques du gouvernement, visant à optimiser les investissements en fonction des enjeux économiques et des besoins structurels du pays.Voici une analyse détaillée des ressources prévues pour ces secteurs clés.
Diminution des ressources pour les collectivités territoriales
Selon le projet de loi de finances les ressources à recouvrer pour les collectivités territoriales l’année prochaine s’établiront à 5,19 milliards de francs CFA pour 2025, contre 5,89 milliards de francs CFA en 2024. Cette baisse provient essentiellement de la chute drastique de la TVA à l’importation, qui passe de 1,31 milliard à 30,7 millions de francs CFA. En revanche, la taxe de voirie, constituant la majeure partie des ressources, augmente légèrement, passant de 4,57 milliards à 5,16 milliards de francs CFA.
Ces ressources restent vitales pour financer les infrastructures locales et les services publics. Toutefois, le projet de loi innove en imposant désormais des critères environnementaux pour l’attribution des fonds, conformément à l’article 35. Seules les collectivités intégrant des projets d’adaptation et d’atténuation aux effets du changement climatique pourront accéder à ces financements. Cette démarche illustre une volonté de concilier développement local et durabilité, en incitant les collectivités à se projeter dans un avenir plus respectueux de l’environnement.
Stabilité des ressources pour le port autonome de Cotonou
Quant aux ressources à recouvrer pour le port autonome de Cotonou, elles restent quasi identiques d’une année sur l’autre : 13,49 milliards de francs CFA pour 2025, contre 13,48 milliards en 2024. Ce maintien des financements montre l’importance stratégique du port, qui continue d’être un moteur de croissance pour le commerce régional et international du Bénin.
Ces fonds sont destinés à poursuivre la modernisation des infrastructures, à améliorer la logistique portuaire et à renforcer la sécurité des installations. La stabilité financière de cette infrastructure illustre l’ambition du gouvernement de transformer le port en un levier durable pour le développement économique.
Réduction drastique des ressources pour le secteur pétrolier
Le secteur pétrolier n’échappe pas aux ajustements budgétaires. Les ressources à recouvrer pour le fonds de développement pétrolier enregistreront une chute spectaculaire en 2025, avec 480,85 millions de francs CFA, contre 29,79 milliards de francs CFA en 2024. Cette baisse drastique pourrait limiter la capacité du secteur à innover et à maintenir son rôle clé dans l’économie béninoise.
Pour autant, cette réduction des fonds ne semble pas anodine. Elle traduit une volonté de recentrer les efforts sur des projets plus ciblés, orientés vers une gestion durable des ressources naturelles. En concentrant ses moyens sur d’autres secteurs jugés plus prioritaires à court terme, le gouvernement espère équilibrer l’exploitation des ressources avec des actions qui auront un impact immédiat sur le développement économique et social.