Gouvernance, Bénin – Le gouvernement béninois, à travers le ministère du Travail et de la Fonction Publique, s’apprête à déployer un nouveau système d’évaluation des agents de l’État, un dispositif novateur et ambitieux qui promet de refondre la gestion des ressources humaines au sein de la fonction publique.
Présenté récemment lors de la deuxième session de la Conférence des Gestionnaires des Ressources Humaines de l’État (CGRH) par Abdoulazize Malick, Directeur de la Planification, de l’Administration et des Finances du ministère, ce système vise à relever les nombreux défis auxquels l’administration publique est confrontée. Il repose sur des piliers fondamentaux tels que l’efficacité, la transparence et la numérisation, afin d’assurer une gestion optimale des performances des agents de l’État.
Un outil face au manque de transparence et de mérite
L’un des principaux problèmes que ce nouveau système entend corriger est le manque de transparence dans l’évaluation des agents de l’État. Jusqu’à présent, les critères d’évaluation pouvaient sembler flous ou inégaux, affectant la motivation des agents. Le nouvel outil mettra fin à ces ambiguïtés en établissant des indicateurs clairs et mesurables. Selon Abdoulazize Malick, chaque agent sera évalué sur la base de ses performances individuelles, en lien avec les objectifs généraux des institutions qu’il sert.
Ce système d’évaluation repose également sur une approche méritocratique, où les efforts et les résultats sont justement reconnus. Il permettra de mieux identifier les agents les plus performants et de valoriser leur contribution, tout en offrant des opportunités de progression de carrière basées sur des critères objectifs. Ce changement vise à améliorer la motivation au sein de la fonction publique en récompensant les efforts réels, tout en éradiquant les évaluations basées sur des perceptions subjectives.
Un défi d’alignement des objectifs individuels et organisationnels
Un autre enjeu auquel l’outil devra faire face est l’alignement des objectifs individuels des agents avec ceux des institutions publiques. Dans le passé, ce désalignement a souvent conduit à une baisse de performance générale, car les agents ne comprenaient pas toujours en quoi leur travail quotidien contribuait à la réalisation des objectifs stratégiques de l’administration.
Le nouveau système vise à résoudre ce problème en créant une synergie entre les missions individuelles et les attentes institutionnelles. Chaque agent sera désormais évalué en fonction de sa capacité à atteindre des objectifs clairement définis, en accord avec les orientations stratégiques de son institution. Cette approche plus cohérente permettra de renforcer l’efficacité globale de l’administration et de favoriser une meilleure répartition des tâches et des responsabilités.
L’informatisation comme réponse à l’inefficacité des processus
D’après le présentateur, l’outil devra également répondre à un besoin croissant de modernisation des processus administratifs. Le recours à l’informatisation et à la numérisation de l’évaluation des performances est une réponse directe aux dysfonctionnements liés aux méthodes traditionnelles. Les évaluations sur papier ou manuelles semblent souvent sujettes à des erreurs, à des délais de traitement trop longs et à des pertes d’informations.
Grâce à la numérisation, le nouveau système permet une évaluation plus rapide, plus efficace et plus fiable des agents. L’informatisation du processus garantit une collecte de données en temps réel, permettant aux responsables des ressources humaines d’avoir une vision claire et actualisée des performances des agents. Cela facilitera non seulement la prise de décision, mais offrira également une meilleure transparence sur les résultats des évaluations.
Enfin, le nouvel outil d’évaluation devra faire face au défi de la stagnation professionnelle au sein de la fonction publique. Les agents de l’État, souvent confrontés à un manque d’opportunités de formation et de développement, verront dans ce système un levier pour leur progression de carrière. En identifiant les forces et les faiblesses de chaque agent, le système permettra de proposer des plans de formation adaptés à chacun, afin de renforcer leurs compétences et de les accompagner dans leur développement professionnel.
En offrant un cadre de reconnaissance des efforts, ce nouvel outil vise à transformer la culture de l’administration publique en un environnement plus motivant et valorisant pour les agents, tout en assurant une meilleure efficacité des services publics.