Politique, Bénin – Ce jeudi 24 octobre 2024, à l’occasion de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2024, le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, a prononcé un discours empreint de gravité, à la lumière des récents événements qui ont ébranlé la scène politique béninoise.
Ce discours fait écho à l’arrestation de l’homme d’affaires Olivier Boko et de l’ex-ministre Oswald Homeky, tous deux impliqués dans une affaire de tentative présumée de coup d’État.
L’Appel à la Vigilance
Dans son intervention, le président Louis Vlavonou a d’abord exprimé sa gratitude envers le « Dieu tout puissant et miséricordieux maître absolu de nos vies » pour la protection dont jouit le pays, soulignant l’importance de la « consolidation du processus démocratique en cours depuis l’historique conférence des forces vives de la nation de février 1990 ». Cette déclaration prend une signification particulière face à la menace d’un complot contre la sûreté de l’État, récemment évoqué par le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
« Qui d’entre nous n’a pas eu quelques frayeurs en apprenant qu’il avait un complot en préparation contre la sûreté de l’État ? » s’est interrogé le président de l’Assemblée nationale, mettant en lumière la vulnérabilité de la démocratie béninoise face à des menaces internes. Il a ensuite insisté sur le fait que la stabilité de l’institution parlementaire ne doit pas être prise à la légère. « S’il était vrai que notre institution parlementaire n’existait plus, il serait regrettable de voir son président mis aux arrêts, et les députés mis au chômage », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d’un environnement politique sain.
Dans un appel à la retenue, Louis Vlavonou a invité tous les acteurs politiques à ne pas se précipiter dans des jugements hâtifs. « Je voudrais nous inviter à la retenue en attendant que les instances compétentes achèvent leurs investigations et situent éventuellement les responsabilités » a-t-il déclaré. Cette position du premier responsable de l’assemblée nationale rappelle l’importance du respect des procédures judiciaires, un principe fondamental de l’État de droit.
La séparation des pouvoirs
Le président du parlement a également réaffirmé que « le dossier relève de la compétence exclusive du judiciaire » et a insisté sur la séparation des pouvoirs, un pilier de la démocratie. « Nous serons mieux d’éviter toute ingérence en tant qu’institution », a-t-il précisé, tout en rappelant l’importance de la présomption d’innocence.