Politique, Bénin – Cinq mois après avoir quitté la tête de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin), Noël Chadaré fait un pas décisif dans l’univers politique. Lors d’un entretien exclusif avec Gabin Goubiyi du quotidien Le Matinal, l’ancien syndicaliste explique les raisons de son adhésion à l’Union Progressiste le Renouveau, un choix qu’il qualifie de logique et cohérent avec ses convictions et son parcours.
Pour Noël Chadaré, son engagement politique n’est pas une rupture avec ses idéaux syndicaux, mais plutôt une continuité. « Je suis citoyen après tout, et depuis quelques mois, je n’ai plus de responsabilité sur le plan syndical. Du coup, je suis libre d’aller dans telle direction ou telle autre », confie-t-il, balayant les critiques sur la rapidité de son virage vers la politique. Homme d’action, il affirme ne pas pouvoir se contenter d’une vie paisible : « Ce qui donne un sens à mon existence, moi, Noël Chadaré, ce sont les luttes, ce sont les défis à relever. »
Pourquoi l’Union Progressiste le Renouveau ?
Le choix de l’UP le Renouveau n’est pas fortuit. Il s’ancre dans l’histoire personnelle et les convictions idéologiques de l’ancien leader syndical. Issu d’un milieu modeste – un père menuisier et une mère ménagère – et ayant grandi au Jonquet, un quartier défavorisé de Cotonou, Noël Chadaré se sent proche des préoccupations des plus démunis. « Si je veux faire de la politique, je ne peux pas aller dans un parti d’obédience libérale », affirme-t-il, expliquant que ses luttes pour la justice sociale et la réduction des inégalités trouvent un écho naturel au sein de l’UP le Renouveau, un parti marqué à gauche.
Pour lui, adhérer à un parti soutenant le pouvoir en place offre une opportunité unique de peser sur les décisions. « Il s’agit de quitter les revendications, la protestation, pour être proche du pouvoir de décision », explique-t-il, précisant que son objectif reste de défendre les idéaux qui ont marqué sa carrière syndicale, notamment la justice distributive et la réduction des inégalités sociales.
Critiques et paradoxes apparents
Face aux critiques concernant son passé de syndicaliste souvent critique envers le pouvoir, Chadaré se montre serein : « J’ai critiqué en tant que syndicaliste, dénoncé ce qui n’allait pas. C’était de mon droit. » Il rappelle que plusieurs grandes figures, telles que Lula au Brésil ou Cyril Ramaphosa en Afrique du Sud, ont suivi une trajectoire similaire, passant du syndicalisme à la politique sans pour autant renier leurs convictions. « Je ne suis pas le premier et ne serai certainement pas le dernier », affirme-t-il.
Quant à ceux qui auraient préféré le voir dans l’opposition, il rétorque : « Pourquoi devrais-je aller dans l’opposition ? Non, je ne suis pas opposant. Le syndicat n’est pas opposant au gouvernement. »
Malgré la discipline partisane inhérente à tout parti politique, Noël Chadaré reste confiant dans sa capacité à influencer les décisions. « Dans le syndicat, il y a une discipline de groupe aussi. Ici, il y a la discipline partisane. Mais à l’intérieur, vous pouvez émettre des idées qui peuvent faire mouche », soutient-il. Concernant ses ambitions pour 2026, l’ancien syndicaliste reste discret, renvoyant à une décision collective du parti : « Le parti réfléchira et décidera. On va faire le débat en interne et vous serez informés. »
Un engagement au service du peuple
En somme, Noël Chadaré perçoit son engagement politique comme une prolongation naturelle de son combat syndical. « Je le fais pour les gens qui sont les plus pauvres, les défavorisés, ceux qui vivent mal », déclare-t-il avec conviction. Son adhésion à l’UP le Renouveau marque ainsi une nouvelle étape dans son combat pour une société plus juste et équitable.
Ce passage du syndicalisme à la politique marque une nouvelle étape dans le parcours de Noël Chadaré, tout en restant fidèle à une constante : la défense des intérêts des plus démunis. Une confirmation de cet engagement est donc attendue, affaire à suivre avec attention.