Politique, Bénin – À quelques heures de l’ouverture du procès très attendu d’Olivier Boko, son avocat, Me Paul Kato Atita, s’est exprimé une nouvelle fois pour dénoncer ce qu’il considère comme une dérive politique majeure. Dans un entretien exclusif accordé au journaliste Virgile Ahouansè, il a établi un lien direct entre ce procès et la réforme du système partisan au Bénin. « C’est le procès de la réforme du système partisan tout simplement », a-t-il déclaré, dénonçant une justice influencée par des considérations extérieures.
Selon Me Kato Atita, ce procès dépasse les accusations portées contre son client pour des faits supposés. Il y voit plutôt un règlement de comptes lié aux réformes entreprises ces dernières années pour structurer la scène politique béninoise. « S’il n’y avait jamais eu de réforme du système partisan, c’est comme si ce procès n’aurait jamais eu lieu », a-t-il affirmé.
Il explique que les accusations portent sur des faits qu’il qualifie de « crimes à caractère politique », intrinsèquement liés au nouveau cadre imposé par la réforme. « En réalité, ils leur reprochent de vouloir agir dans un contexte autre que celui de la réforme du système partisan. C’est dedans, ce n’est pas moi qui le dis », a-t-il insisté, en faisant référence aux actes de procédure.
L’ombre d’un agenda politique
L’avocat d’Olivier Boko pointe également du doigt ce qu’il considère comme des « agendas politiques » influençant le traitement de cette affaire. « Le dossier Boko Olivier, à la vérité, répond à d’autres agendas, répond à d’autres paramètres qui ne sont pas forcément les paramètres que nous connaissons à travers les accusations, à travers les faits qui sont là. Il ne faut pas aller chercher ailleurs », a-t-il martelé.
Il estime que la célérité inhabituelle avec laquelle la Cour suprême a statué sur le pourvoi en cassation, en seulement huit jours, illustre l’urgence politique qui entoure ce procès. « Ce n’est pas dans nos habitudes », a-t-il ajouté, dénonçant une instrumentalisation de la justice pour atteindre des objectifs extérieurs.
Un procès public ?
Alors que l’audience s’ouvrira ce mardi 21 janvier 2025 devant la CRIET, Me Kato Atita espère un débat public et serein, malgré la militarisation souvent observée lors des précédentes audiences.
Pour lui, la transparence du procès permettra de lever les doutes sur les véritables enjeux de cette affaire. « À partir de mardi, je crois que si le débat se déroule avec sérénité, chacun comprendra », a-t-il déclaré, appelant à une justice impartiale malgré le contexte tendu.