Événement, Bénin – Le verdict rendu le 30 janvier 2025 par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) dans l’affaire de complot contre la sûreté de l’État, condamnant à 20 ans de prison l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ex-ministre des Sports Oswald Homéky, ne cesse de faire couler de l’encre. Dans un communiqué publié le 31 janvier, le parti d’opposition Les Démocrates fustige une justice qui, selon lui, « continue de se saborder à l’exécutif ».
« Abordant la question du procès portant sur les faits présumés d’atteinte à la sûreté de l’État et la décision rendue par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) ce jeudi 30 janvier 2025, le parti Les Démocrates en prend acte », peut-on lire dans le communiqué. Cependant, le parti dirigé par l’ex président Yayi Boni souligne qu’« au vu des irrégularités soulevées par le collège des avocats des accusés et des procès antérieurs des camarades Reckya Madougou et Joël Aïvo, la justice béninoise continue de se saborder à l’exécutif, détruisant toute initiative d’indépendance et d’équité du système judiciaire. »
Le parti d’opposition pointe du doigt un contraste saisissant entre la célérité du procès d’Olivier Boko et la lenteur d’autres affaires, notamment celle des quatre milliards de FCFA disparus du caveau de la Direction générale des impôts. « Il nous est apparu, au regard de notre droit pénal positif, que la justice était plus pressée que les accusés de rendre une décision pour un dossier criminel de moins de cinq mois, alors que le dossier portant sur la disparition de quatre milliards de FCFA a nécessité plus de cinq ans avant d’être jugé », s’indigne le parti.
Des craintes pour la démocratie
Dans le même communiqué, le parti Les Démocrates revient sur la modification du Code électoral adoptée le 5 mars 2024. Il dénonce une réforme qui, selon lui, « fait le lit à un régime monarchique au détriment de la République ». Selon le communiqué, en instaurant un « accord de gouvernance » exclusif au profit des partis de la mouvance présidentielle UPR et BR, le nouveau dispositif électoral mettrait en péril le pluralisme politique et l’alternance démocratique. Pour Les Démocrates, cette réforme traduit une volonté d’usurpation de la souveraineté populaire.
À moins d’un an des élections générales, le parti Les Démocrates exhorte le président de la République, SEM Patrice Talon, à « s’engager dans la dynamique du dialogue » pour garantir un climat politique apaisé. Le parti insiste sur la nécessité d’organiser des scrutins inclusifs et transparents, seule voie possible pour éviter une crise politique majeure.