Gouvernance, Bénin – Depuis 2020, le Ministère de l’Économie et des Finances, à travers la Direction Générale du Budget, a lancé le processus de Budgétisation Sensible au Genre (BSG). Cette initiative vise à intégrer la dimension du genre dans les décisions budgétaires pour mieux répondre aux besoins différenciés des hommes et des femmes. Selon une récente note explicative du ministère, plusieurs partenaires techniques et financiers, dont l’Union Européenne, la GIZ, la Banque mondiale et la Coopération suisse, ont joué un rôle clé dans l’essor de cette démarche. Quels sont les impacts de leur soutien dans cette transition budgétaire ?
La contribution de l’Union Européenne et de la GIZ
D’après la note, l’Union Européenne a joué un rôle de premier plan dans l’intégration de la BSG au Bénin, grâce à son soutien technique et financier. Elle a facilité l’élaboration d’une feuille de route pluriannuelle de la BSG, fournissant une structure claire pour son implantation à long terme. De plus, l’UE a soutenu la révision des maquettes des Documents de Planification Pluriannuelle de Développement (DPPD) et des Plans d’Action Pluriannuels (PAP), afin d’incorporer la perspective de genre dans les documents de programmation et de budgétisation.
Grâce à cet appui, un référentiel spécifique à la BSG a été développé au Bénin, permettant ainsi d’harmoniser les pratiques et de faciliter l’intégration du genre dans les processus budgétaires. L’UE a également soutenu la création de mallettes de formation par un pool de formateurs, ce qui a permis de sensibiliser et de former les acteurs publics, y compris sept ministères pilotes, pour réaliser leur diagnostic sectoriel sur la question du genre.
En parallèle, la GIZ, par son appui à la formation et à la sensibilisation, a grandement contribué à la diffusion de la BSG au sein des institutions béninoises. Des sessions de formation ont été organisées à destination des acteurs publics et des parties prenantes, garantissant ainsi l’appropriation de la démarche par les institutions concernées. Ces formations ont permis de sensibiliser de nombreux acteurs de la chaîne des dépenses, ainsi que des organisations de la société civile et des parlementaires. Toujours selon la note, une tribune ouverte dédiée à la présentation des initiatives et des avancées en matière de budgétisation sensible au genre est offerte à tous les citoyens lors de l’organisation de la foire sur la transparence budgétaire.
En effet, cette activité consacre exclusivement un stand à la valorisation des initiatives relatives à la budgétisation sensible au genre, notamment à travers une documentation variée comprenant : les plaquettes sur les actions phares sensibles au genre inscrites au budget de l’État, la note sur la sensibilité du budget au genre, la note de suivi de l’exécution des dépenses sensibles au genre, ainsi que le référentiel de la BSG, entre autres.
La Banque mondiale et la Coopération suisse : des soutiens à la gouvernance économique
Dans le cadre du Programme de Gouvernance Économique, la Banque mondiale a apporté un soutien crucial en matière de gestion budgétaire. L’aide financière a permis de mettre en place un système de suivi et d’évaluation des programmes budgétaires, tout en introduisant un étiquetage des dépenses liées au genre. Ce processus assure que les allocations budgétaires tiennent compte des besoins spécifiques des femmes et des hommes, et qu’il existe une transparence dans l’exécution des dépenses.
De son côté, la Coopération suisse, à travers le Programme d’Appui à l’Égalité du Genre (PAEG1), a soutenu le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance dans la mise en œuvre de la BSG. Grâce à son financement, des ressources ont été mises à la disposition du gouvernement pour renforcer la mise en place d’une stratégie inclusive qui garantisse une généralisation de la BSG à l’échelle nationale. Cela inclut l’amélioration des capacités institutionnelles et la formation des acteurs locaux pour assurer la pérennité de l’approche.
Un engagement collectif pour une approche inclusive
L’adhésion des partenaires techniques et financiers à la démarche BSG reflète leur engagement à accompagner le Ministère de l’Économie et des Finances dans la mise en place d’un budget plus inclusif et plus efficace. La participation de l’Union Européenne, de la GIZ, de la Banque mondiale et de la Coopération suisse contribue à la structuration d’un cadre budgétaire plus transparent, aligné sur les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Toutefois, pour pérenniser ces avancées et assurer une couverture plus large du processus BSG, une mobilisation renforcée des acteurs et un renforcement des mécanismes de suivi et d’évaluation restent essentiels. À travers la feuille de route 2025-2027 et le Programme d’Action du Gouvernement, le Bénin poursuit son engagement en faveur d’une budgétisation plus équitable, garantissant une allocation optimale des ressources en fonction des besoins différenciés des citoyens.