Politique, Bénin – L’ancien président béninois, Thomas Boni Yayi, a récemment adressé une lettre empreinte d’émotion et de soutien à son ancienne ministre, Reckya Madougou, toujours incarcérée. Dans cette correspondance, dont La Marina BJ a pu obtenir copie, l’ancien chef de l’État lui exprime ses vœux les plus sincères pour la nouvelle année, tout en réaffirmant sa foi en une justice divine qui, selon lui, finira par triompher.
Datée du 14 février 2025, cette lettre ne laisse aucun doute sur le lien profond qui unit l’ancien chef de l’État et son ex-ministre. En l’appelant “ma fille”, Boni Yayi exprime une affection sincère et un soutien inébranlable à celle qui fut l’une de ses plus proches collaboratrices. Il rappelle son engagement au service du Bénin et souligne que “la nation ne l’oubliera jamais”.
Le ton de la lettre est à la fois réconfortant et combatif. Boni Yayi insiste sur la notion d’épreuve et de résilience, affirmant que “l’histoire des justes est souvent marquée par l’épreuve avant le triomphe”. Une manière pour lui de réaffirmer sa confiance en l’innocence de Reckya Madougou et de condamner, en filigrane, une justice humaine qu’il qualifie de trahison. Pour le prédécesseur de l’actuel chef de l’État, Patrice Talon, la place de Reckya Madougou n’est pas là où elle se trouve aujourd’hui, autrement dit, à la prison civile de Missérété.
La foi comme ultime refuge
Dans son message, Boni Yayi place la foi au cœur de son argumentation. Il invite Reckya Madougou à s’accrocher à la grâce divine et insiste sur le fait que “Dieu seul a le pouvoir d’ouvrir les portes que nul ne peut fermer”. Une déclaration qui prend tout son sens dans un contexte où l’opposante politique, condamnée à 20 ans de prison pour complicité en actes terroristes, continue de clamer son innocence.
En évoquant dans sa lettre “notre fardeau commun”, l’ancien président suggère également que le combat de Reckya Madougou dépasse sa seule personne et concerne, d’une manière plus large, l’ensemble du pays. Il conclut en priant pour la famille de l’opposante, notamment ses enfants, sa mère et ses frères et sœurs, renforçant ainsi le caractère personnel et humain de son message.
Une lettre qui résonne dans le paysage politique
Ce message de Boni Yayi intervient dans un contexte où le cas de Reckya Madougou continue de diviser l’opinion publique. Condamnée en 2021 par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), elle est considérée par ses partisans comme une prisonnière politique. Son incarcération a d’ailleurs suscité des réactions internationales dénonçant un durcissement du régime actuel à l’encontre de l’opposition.
Avec cette lettre, Boni Yayi ne se contente pas d’adresser des vœux ; il relance le débat sur l’avenir de Reckya Madougou et, par extension, sur l’état de la démocratie au Bénin. Son message trouvera également un écho chez de nombreux militants politiques, notamment de l’opposition, qui continuent d’appeler à sa libération.
À moins de deux ans des élections générales de 2026 , cette lettre pourrait bien marquer une nouvelle étape dans la mobilisation autour de l’ex-ministre. Reste à savoir si ces mots pèseront dans la balance et si, comme l’espère Boni Yayi, la justice divine finira par se lever en sa faveur.