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Le dauphin de Patrice Talon, selon une étude de We Connector

Opinion, BéninÀ un peu plus d’un an de la présidentielle de 2026, une question s’impose dans le paysage politique béninois : qui sera le dauphin du président sortant, Patrice Talon ? Dans une récente interview accordée à Jeune Afrique, le chef de l’État a esquissé, sans le nommer, le profil du futur candidat de la majorité présidentielle. À travers une étude analytique, quatre experts du cabinet We Connector décryptent ces indices et dessinent les contours d’une succession qui s’annonce comme une transition sous contrôle.

Cinq phrases clés de l’interview ont été analysées par les auteurs de l’étude pour conclure que le dauphin du président Patrice Talon sera soit “un technocrate issu de son gouvernement, avec un background en économie ou en finances”, soit “une personnalité respectée à l’international et ayant une cote de confiance auprès des milieux économiques”, ou encore “un dirigeant de parti politique rassurant et prévisible, qui ne déclenchera pas de contestation majeure”.

Le rapport final de l’étude soutient que le dauphin sera effectivement “imposé au dernier moment”, non pour la raison avancée par le chef de l’État, mais “afin de limiter les oppositions internes et de contrôler la transition”.

Alors que Patrice Talon avance qu’il pourrait avoir le même candidat que son prédécesseur, l’ancien président Yayi Boni – aujourd’hui opposant à son régime –, les consultants de We Connector excluent l’hypothèse d’un candidat présidentiel qui serait “une figure d’opposition ou en rupture avec lui et sa famille politique”. Sont également écartés, selon l’étude, “un candidat populiste ou trop clivant” et “un outsider sans ancrage dans l’appareil actuel du pouvoir”.

Deux favoris annoncés

L’étude analytique de We Connector avance deux favoris, à savoir le président du parti Union Progressiste le Renouveau (UP-R) et le ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni.

Les conclusions des auteurs de l’étude soutiennent que “Romuald Wadagni, l’architecte de la stabilité économique du Bénin depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon, incarne la continuité et inspire confiance aux partenaires internationaux”, comme l’évoquait justement le chef de l’État dans son interview. Pour Patrice Talon, “le Bénin est devenu un pays sérieux, respecté, performant”, et, selon l’étude, “l’expertise technique et la gestion rigoureuse des finances publiques par Romuald Wadagni en font un choix stratégique si le président veut vraiment prioriser un leadership axé sur l’efficacité économique”.

En ce qui concerne l’autre favori, Me Joseph Djogbénou, l’étude met en avant “sa maîtrise des rouages du pouvoir depuis l’arrivée du régime de la rupture et sa base politique solide via son rôle au sein de l’UP-R”. Son profil, tel que souhaité par Patrice Talon, “correspond à une transition politique maîtrisée, garantissant une stabilité institutionnelle et un relais fiable des réformes”, indiquent les analystes de We Connector. Le rapport revient sur l’une des phrases clés de l’interview : “Il est évident que je serai attentif à ce qu’il n’ait pas pour projet de déconstruire les réformes que nous aurons accomplies en dix ans”.

Johannes Dagnon : un outsider capable de rebondir ?

Deux autres noms ont été évoqués dans l’étude, considérés par les experts de We Connector comme “en embuscade”. Il s’agit de l’ex-conseiller spécial du chef de l’État, Johannes Dagnon, et de la vice-présidente Mariam Chabi Talata.

Concernant Johannes Dagnon, les analystes reconnaissent que “cet ancien stratège du régime a perdu en influence depuis son éviction du Bureau d’Analyse et d’Investigation”. Son nom est moins cité, selon We Connector, en raison “de l’absence de réintégration dans un poste stratégique au sein du gouvernement, ce qui pourrait indiquer une mise à l’écart durable”. L’étude précise cependant que “sans réhabilitation politique, il semble hors course”, mais ajoute : “Toutefois, si un retournement de situation intervenait (comme un rappel à un poste clé dans les prochains mois), il pourrait redevenir une option”.

Quant à Mariam Chabi Talata, malgré son statut de vice-présidente, l’étude estime qu’elle “ne bénéficie pas d’un ancrage politique personnel suffisant, ni d’un soutien public affirmé de Patrice Talon”. Toutefois, selon les consultants de We Connector, elle pourrait “jouer un rôle clé dans un futur ticket présidentiel”.

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